La sonnette d'alarme vient, de nouveau, d'être tirée pour rappeler les dangers que constitue le trafic de drogue en Algérie. Les chiffres fournis par l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie donnent le tournis. Les quantités saisies, en nette augmentation, renseignent sur l'ampleur du trafic qui n'a de cesse de progresser. En dépit des efforts déployés pour lutter contre les réseaux spécialisés, et hyper bien organisés, les quantités de drogue sont de plus en plus importantes. Plus inquiétant : l'introduction, depuis peu, des drogues dures en Algérie. Si l'on ajoute à ce sombre tableau, l'augmentation inquiétante du trafic de psychotropes, force est de constater que l'Algérie est inondé de toutes sortes de poisons qui constituent non seulement un danger pour la santé publique, mais aussi un problème de sécurité nationale. La prise en charge des toxicomanes n'est pas chose aisée. Lorsqu'on pense que ces poisons n'épargnent même pas les enfants, il y a de quoi s'en inquiéter. Il va sans dire que le gros du trafic de drogue provient de la frontière occidentale. Le Maroc, principal producteur mondial de cannabis, n'a jamais fait montre de la moindre volonté de s'attaquer à cette culture. Bien au contraire, des officiels chérifiens ont même suggéré sa légalisation. C'est, en quelque sorte, leur première ressource financière, et l'on comprend aisément pourquoi ces mêmes responsables ne ratent aucune occasion pour appeler à la réouverture des frontières terrestres avec l'Algérie. Malgré toutes les mesures prises en vue de renforcer le contrôle au niveau de la bande frontalière, notamment à travers les fossés creusés le long des pistes généralement empruntées par les contrebandiers, le trafic ne s'est jamais arrêté. Les forces de sécurité ont constaté, ces dernières années, un déplacement, de plus en plus important, du trafic vers les régions du Sud-Ouest, notamment du côté de Naâma. L'idée d'édification d'une muraille de protection sur le tracé frontalier fait son chemin. Elle aura pour but de freiner au le déversement des poisons marocains sur le sol algérien. Il est vrai que, de par le monde, la gestion du trafic aux frontières n'est pas chose aisée. L'impunité dont jouit le royaume chérifien, pourtant mondialement cité comme principal producteur de drogue, ne devrait, cependant, pas décourager les forces de sécurité algériennes à livrer une lutte sans merci aux trafiquants et prendre toutes les mesures qui s'imposent pour protéger le pays de ce fléau.