Véritable curiosité suscitant le plus grand intérêt de par son architecture et son état de conservation, le tombeau du roi berbère Massinissa reste le témoin muet de l'épopée de l'unificateur de la Numidie. L'environnement de ce mausolée trônant sur une colline à proximité d'El Khroub (16 km à l'est de Constantine) a été entièrement réaménagé lors de la manifestation « Constantine, capitale 2015 de la culture arabe ». Situé à l'intersection des voies qui reliaient Cirta, la capitale numide, à Théveste (Tébessa), à Calama (Guelma) et à Sitifis (Sétif), le tombeau du grand aguellid (roi berbère) défie les temps depuis 1.800 ans. Erigé pour immortaliser le rude et valeureux guerrier, le souverain passionné d'arts et de littérature, le tombeau de Massinissa continue de perpétuer l'histoire du fin stratège qui œuvra, tout au long de son règne, à développer une civilisation berbère autonome. Souverain raffiné, Massinissa, descendant d'une lignée prestigieuse de rois Massyles, encouragera, selon les historiens, la littérature et les arts, reçut dans son palais à Cirta de nombreux écrivains et artistes étrangers, et approuva toute forme de créativité. L'histoire retient surtout que dans sa bravoure et son ambition, le guerrier vigoureux que fut Massinissa commanda lui-même, âgé alors de 88 ans, son armée dans une grande bataille contre les Carthaginois. Aujourd'hui encore, Massinissa est considéré comme « le plus grand entre les plus grands souverains de la Berbérie ». Reconstituer son tombeau, faire toute la lumière sur son règne, constituent non seulement un devoir de mémoire mais aussi une reconstitution d'un pan de la mémoire collective.