Résumé de la 5e partie - était beau dans sa jeunesse et de grande taille. Il garda, jusqu'à l'âge le plus avancé, une étonnante vigueur. Il pouvait rester une journée entière debout ou à cheval. Octogénaire, il sautait sur sa monture sans aucune aide et, comme les autres Numides, il dédaignait l'usage de la selle. Massinissa, mort quelque temps plus tôt, n'a pas assisté à la chute de la ville convoitée. Ses sujets, qui l'aimaient, lui dressèrent un mausolée, non loin de Cirta, aujourd'hui Constantine, sa capitale, et un temple à Thougga, l'actuelle Dougga, en Tunisie. Massinissa, dont le nom était transcrit MSNSN sur les stèles libyques – à lire probablement mas n sen «leur seigneur» – était le fils du roi Gaïa. On connaît très peu de choses de Gaïa, mais on sait que sous la direction de ce souverain, le royaume massyle avait commencé à atteindre un haut degré de civilisation, mais Syphax, le roi des Massaessyles rivaux, n'avait pas cessé de le harceler, s'emparant, à chaque fois qu'il le pouvait, de ses villes et territoires. Massinissa, qui était un rude guerrier, encouragera la littérature et les arts, envoya ses enfants étudier en Grèce et reçut à sa cour de nombreux écrivains et artistes étrangers. C'était un homme courageux, qui garda jusqu'à un âge avancé, une grande vigueur. Massinissa avait combattu les Carthaginois mais il ne dédaigna guère la civilisation carthaginoise, dont il sut tirer avantage. La langue punique fut en usage courant dans sa capitale où on parlait également, outre tamazight, les langues grecque et latine. Il eut plusieurs épouses et un nombre considérable d'enfants dont quarante-trois mâles. La plupart disparurent avant lui, mais il en restait, à sa mort, une dizaine. Il aimait les enfants et il gardait autour de lui ses petits-enfants. Massinissa fut célèbre dans tous les pays de la Méditerranée et l'île de Delos, en Grèce, érigea trois statues en son honneur. Vers la fin de sa vie, il voulut s'emparer de Carthage pour en faire sa capitale. Les Romains qui redoutaient qu'il n'acquière une puissance encore plus grande que celle des Carthaginois et qu'il ne se retourne contre eux, s'opposèrent à ce projet. Caton, attirant l'attention sur le danger que représentait Massinissa, lança sa célèbre formule : «Il faut détruire Carthage.» Né vers 238 avant J.-C. dans la tribu des Massyles (Mis Ilès), il meurt début janvier 148 avant J.-C.