C'est Sid-Ali Sekhri, libraire, éditeur et consultant à l'Anep, qui a eu le privilège de parler, de décrire et de commenter toute une compilation de livres qu'il a lui-même choisie pour illustrer le thème de cette rencontre, ayant pour sujet « Présentation des ouvrages liés à l'histoire de l'Algérie ». La particularité de cette présentation réside dans le fait que les livres en question proviennent de plusieurs éditeurs algériens et étrangers. Cette diversité d'éditeurs permet de faire un long cheminement sur l'histoire de la Révolution algérienne. Cette histoire est ainsi vue par différentes tendances, allant de l'intellectuel libéral au militant de gauche, en passant par des acteurs de la Révolution et les historiens. Concernant les intellectuels, on citera les œuvres de Ferhat Abbas dont les œuvres ont été interdites jusqu'à l'avènement de l'ouverture démocratique, après les événements d'octobre 1988. Pour les hommes de gauche, on citera l'ouvrage d'Henri Alleg intitulé « La question », qui a eu en France l'effet d'une bombe concernant la pratique systématique de la torture par l'armée française. Henri Vidal Naquet a aussi subi les affres de la torture et a publié un ouvrage où il dénonce la torture. Toujours à propos de la gauche, Sid-Ali Sekhri a évoqué des ouvrages publiés par les communistes algériens notamment Si Abdelhamid Benzine, paru après l'indépendance. Les titres qui ont encore bouleversé l'opinion française ont parlé de l'OAS, de ses crimes aveugles, de sa barbarie, et de ses violences. Ainsi, la Révolution algérienne est décrite par des acteurs illustrant ses épisodes ayant contribué au tournant ayant marqué les revirements cruciaux dans le dénouement de cette guerre. Des décennies après l'indépendance, des maisons d'éditions algériennes se sont affirmées. On citera l'Anep, Casbah Editions, Barzakh, Chihab, Houma, qui ont grandement contribué à l'écriture de l'histoire de la révolution algérienne, racontée particulièrement par ses acteurs. Ce sont des moudjahidine, qui ont vécu le maquis, qui ont manifesté la volonté de témoigner de leur participation au combat libérateur et d'être des acteurs de l'histoire. Ainsi, Sid-Ali Sekhri a présenté des titres de livres écrits sur le MALG sur les récits des combats menés par l'armée de Libération nationale contre les forces colonialistes. Il a présenté également des titres particuliers comme celui du colonel Tahar Zbiri, longtemps interdit et aujourd'hui disponible dans les librairies. Quant à la femme combattante, Sid-Ali Sekhri explique que la participation de la jeune fille algérienne au maquis n'a pas été effectuée dans l'enthousiasme, comme cela a été rapporté. Le départ a eu lieu dans des conditions difficiles aussi bien auprès de la famille de la jeune fille que de celui de son voisinage et de la société. A ce titre, il montre le livre de Zohra Drif intitulé « L'histoire d'une combattante de l'ALN ». Il faudrait de longs commentaires et de longues explications pour parler de la grande diversité des titres qui ont été présentés le 20 août, date clef de la révolution algérienne. A la librairie Chaïb Dzaïr, chaque livre mérite une grande attention et un intérêt soutenu ayant contribué à un éclairage sur la Révolution algérienne. Ce qui est significatif, c'est que chaque titre apporte une nouveauté qu'on devrait savoir pour mieux connaître la Révolution algérienne. Malheureusement, le commun des mortels ne pourra jamais les lire entièrement. Le soin est laissé pour cette mission aux chercheurs, aux historiens et aux étudiants pour consulter ces livres issus de maisons d'éditions aussi diverses qu'engagées. La librairie Chaïb Dzaïr offre cette particularité unique de trouver tour ces titres à l'état neuf, avec des prix raisonnables.