La librairie Chaïb Dzaïr de l'Anep a accueilli, mardi dernier, Nadjib Stambouli, pour présenter son livre « Ma piste aux étoiles », sorti cette année aux éditions Casbah. L'ouvrage constitué d'une série de portraits appuyée par une force narrative « inégalée » s'apparente à un roman. L'auteur rend hommage à 18 intellectuels (chanteurs, comédiens, journalistes), qu'il a connus et côtoyés. Il ressuscite même le parcours artistique de son père Mahboub Stambouli, homme de théâtre et poète, auteur de chants patriotiques dont « Min djibalina ». Modérateur et consultant à l'Anep, Sid Ali Sekhri, regrette que celui-ci soit méconnu. Amorçant la rencontre, il dira : « J'estime que le portrait est très difficile à réaliser. Il requiert la maîtrise du romancier et la finesse du psychologue. » Interrogé sur le choix de ce portrait, Nadjib Stambouli s' explique. « Je considère mon père comme producteur de ce livre. Sans lui, je n'aurai pas baigné dans cet univers culturel et artistique, et probablement pas entamé la carrière de journaliste en particulier comme critique de théâtre. » Présentant sa démarche d'écriture, il a affirmé que « ce livre s'est fait progressivement. Il y a un an et demi, j'ai publié un article sur Tahar Djaout. Une amie sur les réseaux sociaux a apprécié et m'a encouragé à écrire sur d'autres intellectuels ». « Alloula, et d'autres personnages s'imposaient. Dans le livre, je raconte plusieurs anecdotes. J'ai songé à rétablir la mémoire afin de faire profiter les jeunes générations », a-t-il ajouté. Témoignages et anecdotes Quant au choix du préfacier, Arezki Metref, il explique qu'il est « l'un de mes plus proches amis qui a une très belle plume ». Par ailleurs, Stambouli a sollicité Yacine Brahami pour croquer en dessins les portraits dont celui d'une seule femme la comédienne Sonia, « immense, la plus accomplie, par le jeu et par le niveau culturel », selon lui. « Elle peut interpréter divers rôles à la fois. Il en existe d'autres comme Dalila Halilou, camarade de promotion », s'exprime-t-il. Sur Sonia, l'auteur raconte une anecdote. « Nous étions à Tunis. J'avais porté des chaussures que j'ai oublié d'encaustiquer. Elle me raconte alors une l'histoire vécue avec Azzedine Medjoubi dans un festival au Maroc ». Elle avait remarqué qu'il avait mis des chaussures et a omis de les nettoyer. Elle lui conseille d'utiliser la machine à cirer les chaussures disponible à l'hôtel. Sonia bavardait et expliquait au réceptionniste que le citoyen algérien a du respect pour le métier de cireur des chaussures mais se sent humilié et gêné de le faire. Sonia a été surprise de revoir Azzedine Medjoubi qui avait carrément abandonné ses chaussures pour marcher avec ses chaussettes. « Il symbolise la générosité humaine et artistique. Il est d'une bonté et d'une sensibilité incroyables. Sur le plan artistique, il est très rigoureux. Contrairement aux apparences, c'était un homme très timide, très modeste. On ne rendra jamais assez hommage à ses qualités humaines et professionnelles », retient-il du comédien. D'autres témoignages se sont succédé, suivis d'anecdotes sur Abdelkader Alloula, Mohamed Fellag, Kateb Yacine, Sid Ahmed Agoumi, Saïd Mekbel, Abderrahmane Mahmoudi, Tahar Djaout, Benmohamed, Djamal Amrani... Ce livre participe à la sauvegarde de la mémoire collective, tout en contribuant à la promotion du portrait littéraire.