Le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), le plus grand rendez-vous du cinéma africain, s'est ouvert samedi dernier dans la capitale burkinabé en présence d'environ 25.000 personnes. La cérémonie, organisée au Stade du 4-août et relevée par un spectacle chorégraphié par le Burkinabé Salia Sanou, a accueilli des artistes locaux et le groupe musical togolais Toofan. Seule fausse note, le parrain du festival, l'historien congolais Elikia M'Bokolo, qui vit à Paris, n'était pas à la cérémonie, mais les organisateurs ont assuré qu'il devait arriver «incessamment». Dans la soirée devait être rendu un hommage aux réalisateurs et comédiens disparus depuis la dernière édition en 2009, notamment le comédien malo-burkinabè Sotigui Kouyaté, le Tunisien Tahar Chériaa, fondateur des «Journées cinématographiques de Carthage», et le réalisateur sénégalais Mahama Johnson Traoré. Dans son discours d'ouverture, le délégué général du Fespaco, Michel Ouédraogo, a dit que le festival était désormais «le plus grand et le plus dynamique espace culturel africain». Pour le ministre burkinabe de la Culture Filippe Ouédraogo, l'Afrique a atteint «le milliard d'habitants et a droit à (ses) propres images». Au total, 195 œuvres ont été retenues, dont 111 en compétition dans les catégories longs et courts-métrages, diaspora, TV-vidéo et documentaires, qui seront projetés dans douze salles. Parmi les films hors compétition figure «Hors-la-loi» de l'Algérien Rachid Bouchareb, en quête d'une distinction ce dimanche aux Oscars. Une douzaine de productions algériennes qui est programmée à cette rencontre cinématographique. «Un pas en avant, les dessous de la corruption» du Béninois Sylvestre Amoussou a été hier le film inaugural de cette 22e édition du Fespaco. Il compte parmi les 18 longs-métrages venus de onze pays qui concourent pour l'Etalon d'or de Yennenga, plus haute récompense du festival. En 2009, l'Ethiopien Haïlé Guerima avait remporté l'Etalon pour «Teza». Cette année le Fespaco est placé sous le thème «cinéma africain et marchés» et devrait largement évoquer le piratage, «sida culturel» selon M. Ouédraogo. Le Marché international du cinéma et de la télévision africains (MICA), grand marché des films pour les télévisions, s'est également ouvert samedi avec près de 86 films.