Une ouverture en grande pompe au stade de la capitale burkinabée. Deux films algériens, à savoir Mascarades de Lyès Salem et La Maison jaune d'Amor Hakkar sur les dix-neuf films du continent africain sont en compétition pour le Grand prix (l'Etalon d'Or de Yennenga) du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) qui a débuté samedi dans la capitale burkinabée et s'achèvera le 7 mars. Un événement auquel je prends part à partir d'aujourd'hui, au titre de sa couverture. L'Algérie sera aussi en force à cette manifestation avec le comité préparatoire de la seconde édition du Festival panafricain qui se tiendra chez nous du 5 au 20 juillet. Quelque 20.000 personnes ont assisté à la cérémonie d'ouverture officielle de la 21e édition du Fespaco, le plus grand festival d'Afrique, qui fête ses 40 ans d'existence. Un hommage sera rendu au Sénégalais Ousmane Sembène, décédé en 2007 à Dakar. Avant l'ouverture, une avenue proche du palais de la présidence burkinabée a été baptisée en son nom, en présence de son fils aîné, Alain. C'est sous des airs de fête populaire, dans le plus grand stade de la capitale, qu' a démarré la parade de marionnettes géantes et de musiciens jouant du grand balafon. Plusieurs cinéastes africains des plus réputés ont assisté à cette cérémonie. On remarquait aussi la présence de la star ivoirienne du reggae, Tiken Jah Facoly, du comédien malien, Sotigui Kouyaté, à qui on va rendre hommage (Ours d'argent du meilleur acteur masculin à Berlin) et de son confrère ivoirien, Adama Dahico. L'astrophysicien malien Cheikh Modibo Diarra, qui navigua dans l'espace avec la Nasa, est le parrain de cette 21e édition. La cérémonie était animée par les musiciens burkinabés, Sissao, Alif Naba, le groupe Yeleen ou encore l'artiste ghanéen Kodjo Antwi, avant un spectacle chorégraphié par l'artiste franco-burkinabée, Irène Tassembédo, et un grand feu d'artifice. La soirée devait se poursuivre par les projections de tous les films ayant reçu le grand prix du Fespaco (L'Etalon de Yennenga), depuis Wazzou polygame d'Oumarou Ganda en 1972 jusqu'à Ezra de Newton Aduaka en 2007. Le Fespaco rassemble à Ouagadougou, chaque année impaire, des réalisateurs, acteurs, techniciens du cinéma, producteurs, etc du continent africain et de sa diaspora des Antilles et de l'Amérique. Les organisateurs le veulent plus glamour qu'auparavant, avec «tapis rouge» et «crépitement des flashs» pour les stars, et souhaitent remettre les cinéastes «au coeur de l'événement». Le secrétaire d'Etat français à la Coopération et à la Francophonie, Alain Joyandet, a annoncé samedi à Ouagadougou, la création d'un Fonds d'investissement pour le cinéma d'Afrique francophone doté de 10 millions d'euros. «Il vise à relancer la production d'un cinéma africain de qualité et à assurer une meilleure distribution des films africains dans les salles en France», a indiqué M.Joyandet, lors d'une table ronde précédant l'ouverture officielle, samedi après-midi, du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco). La mise en place de ce fonds vise à constituer, sur une période de cinq ans, un catalogue de 15 films, soit trois films par an. Environ 7,5 millions d'euros sont destinés à la coproduction et 2,5 millions à la formation de cinéastes et à l'aide à la distribution. M.Joyandet a assuré que ce fonds permettrait, cette année, la diffusion sur au moins 50 écrans en France du film qui remportera la plus haute distinction du Fespaco. «Une partie du montant alloué sera aussi accordée aux distributeurs français qui s'engagent à sortir les films africains dans de bonnes conditions en termes d'écrans, de production et d'édition», a-t-il indiqué. Par ailleurs, «tout film choisi bénéficiera automatiquement d'un investissement d'une télévision payante française et donc d'une diffusion de première catégorie ainsi que d'un accès privilégié aux circuits d'exploitation cinématographiques français», espèrent les promoteurs. Le Ficaf devrait également financer des écritures de scénarios et des formations aux métiers de scénariste et de réalisateur. La France a fait valoir que 11 des 19 films en compétition officielle au Fespaco ont bénéficié d'un soutien du ministère français des Affaires étrangères ou de la Francophonie, selon un membre du Quai d'Orsay, François Belorgy.