Du côté du club subaquatique El Mordjane, implanté au port d'El Djamila (ex-La Madrague), l'ambiance est au top en cette période. Tôt la matinée, des candidats prennent place dans le hall d'entrée pour bénéficier de quelques enseignements et un cours théorique avant de se jeter à l'eau. Ils sont jeunes, beaux et athlétiques. Ils se sont inscrits aux cours de plongée pour admirer et découvrir la mer en profondeur. C'est une véritable passion chez eux. Quelques minutes après, des plongeurs (encadreurs et assistants) enfilaient leurs combinaisons. Des rires et des taquineries s'entendaient depuis l'extérieur de ce club associatif qui a apporté un plus à cet endroit. 10 minutes après, une équipe composée de 5 plongeurs empruntait une petite embarcation bien entretenue. Les bouteilles d'air alignées à bord de l'embarcation, les plongeurs s'engagent dans des discussions animées. Ils parlent notamment des techniques de leur sport favori, de la qualité du matériel de la plongée. Pour eux, une fois au club, plus question d'évoquer ce qui se passe dans le monde. Ici, tous les tracas sont mis de côté. Il faut juste déstresser et profiter d'un bon bain de mer en profondeur. En bas, c'est un autre monde. Un monde paisible, mystérieux et fantastique à la fois. A 13h, l'école El Mordjane est submergée par ses adhérents. Ils se sentent très à l'aise, et cela se voit et se ressent à leur façon de parler et de se déplacer. En effet, ils sont chez eux. « C'est leur seconde demeure, leur deuxième famille », note Ammi Ali, un fervent adhérent et responsable auprès du club El Mordjane de La Madrague à Aïn Benian. Très communicatif mais un petit peu timide, Ammi Ali est un chevronné de la plongée. L'école est une fierté pour lui. Cela se traduit par la façon dont il invite à visiter le lieu, au combien modeste. « Ce n'est pas assez grand mais l'on arrive à gérer et à accueillir beaucoup monde », s'est-il félicité. Avant d'ajouter : « Il nous est même arrivé d'organiser, à titre symbolique, une cérémonie de fiançailles sous l'eau. » « Cela paraît impossible, et pourtant, nos plongeurs ont accompagné un couple de jeunes mariés pour se mettre la bague au doigt sous l'eau », confirme notre interlocuteur. Leurs principaux témoins étaient les encadreurs et les petits poissons ! Un véritable exploit, plutôt très original. Ammi Ali, d'un geste de la main, montre les moindres recoins de cet établissement. Bien qu'un petit peu étroit, le lieu est bien entretenu et surtout bien ordonné. Il est réparti en plusieurs compartiments : le hall où les combinaisons sont accrochées, les vestiaires et une mini-salle pour le compresseur. Une fois opérationnel, celui-ci laisse échapper un bruit assourdissant qu'on est obligé de supporter, pour remplir les bouteilles vides dont la capacité est de 15 litres d'oxygène. Outre les stagiaires, explique Ammi Ali, l'école reçoit, notamment les week-ends des étrangers qui viennent louer le matériel de plongée. Les émigrés aussi s'y intéressent. « Notre école connaît une affluence remarquable de gens intéressés par la plongée sous-marine », a-t-il indiqué. Selon lui, 800 candidats se sont inscrits au club depuis le début de l'année, dont 275 pendant la saison estivale. Les portes de l'école, précisera-t-il, restent ouvertes pour toutes les personnes, quel que soit leur sexe ou leur niveau d'instruction. Les femmes sont également adeptes de ce sport. Elles ne sont pas aussi nombreuses que les hommes, mais leur nombre est plutôt considérable. Dans la matinée de mercredi, deux étaient déjà en salle de cours pour un briefing avant d'entamer les exercices de surface. Des exercices qui consistent, au fait, à nager pendant une heure de temps pour s'échauffer et s'habituer avec le matériel. La profondeur de la plongée pour le niveau P1 est de 20 mètres au maximum. Outre le moniteur, les plongeurs novices sont surveillés dans l'eau par un aide-moniteur. Un petit zodiaque de secours est prêt à intervenir en cas d'incident. Selon Ammi Ali, la seule condition que doivent remplir les intéressés est d'ordre physique. « Le plongeur doit jouir d'une bonne santé », dit-il. « Un certificat médical est obligatoire dans la constitution du dossier », fait-il signaler. Les frais d'inscription dans chacun des niveaux, P1, P2 ou P3, sont estimés à 12.000 DA pour 8 séances de plongée. Cela en plus des cours théoriques. Chaque niveau de formation est sanctionné par une attestation. Le plongeur diplômé sera doté d'un carnet de plongée qui l'autorisera à pratiquer son sport dans n'importe quel pays. L'école, précise-t-on, a été créée en 2004 et est affiliée à la Fédération nationale de plongée sous-marine. El Mordjane comprend également un petit espace pour les cours théoriques. C'est là que les moniteurs expliquent aux groupes de stagiaires en P1 (plongée niveau 1) les principes fondamentaux de la plongée sous-marine. Les P1 doivent comprendre la notion de pression hydrostatique car leur vie relève de la responsabilité du club, explique Ammi Ali. L'acquisition d'un équipement complet (gilet, bouteille d'oxygène, casque, combinaison et palmes) coûterait, selon Ammi Ali, les yeux de la tête. Les plongeurs s'équipent également d'une montre-ordinateur qui leur fournit des informations vitales sur la profondeur et le niveau de la pression. Le port de plaisance El Djamila est incontournable dans l'Algérois pour ce sport nautique qui fait le bonheur des adhérents.