Août s'en va ! Traînant dans son sillage parasols, transats et cris d'enfants. La mer se libère progressivement du poids de la foule pour laisser place aux quelques adeptes de l'été indien. Telle une vague repartant vers l'immensité de l'onde après avoir écrasé ses moutons blancs sur les rivages dorés, les humains en maillot, burkini et autres shorts, se retirent doucement pour reprendre leur train-train quotidien. Laissant derrière eux des tonnes de détritus, bouteilles et sacs en plastique qui amochent le paysage. La nature retrouve presque ses droits. Signe d'une fin de vacances qui auront, toutefois, permis aux estivants d'oublier, l'espace d'un trimestre, la machine, le bureau, la poussière et les bruits stressants de la ville. Un « privilège » que beaucoup de contemporains à travers le monde n'ont pas eu le plaisir de savourer. On pense ici aux Syriens, martyrs d'agendas internationaux, fuyant les balles du nouvel ordre mondial. Aux Palestiniens, massacrés par le « peuple élu », payant le prix du plus grand mensonge de l'Histoire. Aux Sahraouis, oubliés des droits de l'Homme, victimes de la cécité volontaire des puissants. A ces millions d'enfants du tiers et du quart monde que la machine de la mondialisation galopante relègue dans les catacombes de la misère. Ainsi va ce monde qui ne donne qu'aux riches et qui ne laisse nul acquis aux faibles. Tous ces galériens des temps modernes qui ne connaissent des vacances, fruits de luttes sociales de l'entre-deux-guerres qui ont contraint le Front populaire en France à plier devant la mobilisation de la force de travail, que le nom. Qu'il semble loin ce temps-là ! Et déjà la révolution numérique et son corollaire la robotisation étalent leur toile faisant craindre la suppression de millions de postes d'emploi. De quoi sera fait demain quand l'intelligence artificielle fera fondre les bras vigoureux des ouvriers de l'usine et des champs ? Restera-t-il encore des acquis sociaux ? Au rythme où va le monde, il est à craindre que les vacances, pour beaucoup, ne seront plus que... virtuelles.