Le ton monte entre les Etats-Unis et la Corée du Nord qui menace de « réduire en cendres » les forces américaines sur « leur territoire et sur le théâtre d'opérations du Pacifique ». A la suite de la résolution du Conseil de sécurité, annonçant des « mesures significatives », la riposte de Pyongyong ne s'est pas fait attendre. « Maintenant que les Etats-Unis posent des menaces à la dignité et au droit à l'existence de la RPDC (République populaire et démocratique de Corée) en ne tenant pas compte de ses avertissements, elle va continuer à prendre une série de mesures en tant que puissance militaire à part entière », a déclaré ce porte-parole du ministère nord-coréen des Affaires étrangères. Deux jours après le lancement de manœuvres conjointes américano-sud-coréennes, considérées par Pyongyang comme la préparation d'une éventuelle invasion, les essais de missiles se sont multipliés. Le 24 août, un 3e tir de missile (Slbm) a été lancé depuis un sous-marin qui a parcouru un demi-millier de kilomètres en direction du Japon, ce qui, selon des experts, constitue une nette avancée dans le programme balistique nord-coréen. La dissuasion monte d'un cran pour s'étendre au-delà de la péninsule coréenne. En effet, le missile est entré dans la zone d'identification de défense aérienne du Japon, a annoncé le Premier ministre, Shinzo Abe, criant à une « sérieuse menace pour la sécurité du Japon ». En l'absence de progrès dans les pourparlers à 6 (Etats-Unis, Chine, Japon, Russie, la Corée du Sud et du Nord), lancées à Pékin en 2003 après le retrait de Pyongyong du traité de non-prolifération nucléaire, la stratégie de confrontation privilégiée par les antagonistes reprend ses droits dans la poudrière coréenne. Outre le renforcement de la force de dissuasion nord-coréenne, les Etats-Unis et la Corée du Sud ont procédé au déploiement d'un système anti-missile américain (Thaad) qui a provoqué la multiplication des tirs de missiles présentés comme des simulations des « frappes préventives ». Le 14 juillet, le comité nord-coréen pour la réunification pacifique a souligné que « si des grandes puissances entraient par accident en conflit en Asie du Nord-Est, rien ne garantirait qu'une arme nucléaire ne pourrait pas tomber sur le système Thaad ». Le scénario du pire est donc envisagé dans la péninsule coréenne livrée aux incertitudes de la bataille nucléaire dévastatrice.