Le ministère de l'Education nationale met entre les mains des élèves 8 nouveaux manuels pour le palier primaire (1re et 2e années) avec un livre unique de « langue arabe, éducation islamique et éducation civique » et un autre pour les « mathématiques et sciences ». Pour la 1re année moyenne, la tutelle met à la disposition de l'élève 11 nouveaux manuels, à savoir langue arabe, mathématiques, un cahier d'activités pour la langue arabe, éducation civique, éducation islamique, français, sciences, technologie, histoire, géographie, un cahier d'activités pour les mathématiques et un complément pour la géographie. Les programmes pédagogiques de deuxième génération contribueront au façonnement du modèle du « citoyen de demain », à travers l'adoption d'une approche globale loin du travail de mémorisation. Bien que la démarche a été mise au point pour l'intérêt de l'élève, ce sont les parents qui s'inquiètent face à cette nouvelle « génération ». Comment allons-nous suivre nos enfants pendant leurs révisions à la maison ? Telle est la question posée par la majorité des parents rencontrés. Certains se sont montrés très réticents. « J'ai acheté les livres à l'avance pour avoir une idée sur le contenu », dit une mère de famille qui effectuait ses emplettes dans une librairie. « C'est certes riche, mais je me demande si mon fils qui rentre en deuxième année va pouvoir assimiler tous ces cours », craint cette maman. Une autre se dit « égarée ». Les raisons ? Elle explique : « Mon fils rentre en première année du cycle primaire. Je me suis habituée à l'ancien programme avec mes deux aînés mais là, je dois non seulement me recycler mais essayer de suivre mon fils à la lettre de peur qu'il ne s'adapte pas aux cours qui me paraissent chargés pour une première. » Pour d'autres parents, il faut positiver. Le contenu algérien qui est à l'honneur dans les programmes scolaires est un acquis pour sauvegarder notre identité. « Evoquer le quotidien et l'environnement dans lequel l'Algérien évolue permet aux enfants de s'exprimer sur leur vécu et d'améliorer leur perception des choses dans un cadre réel », estime Hakim, père de deux filles scolarisées dans le palier primaire. Enseignante à Dergana, Hamida Hanine, mère de trois garçons scolarisés dans les cycles primaire et secondaire, estime que les nouveaux programmes et les nouveaux manuels intègrent une dimension sociale et morale dans l'ensemble du cursus, tout en prenant en considération les besoins des élèves, leur développement psychologique ainsi que leur capacité d'intégration, et ce, à tous les cycles d'apprentissage. Pour le manuel de l'éducation islamique de la première année primaire, cite-t-elle comme exemple, il ouvre à l'enfant les portes de l'apprentissage, l'acquisition d'une culture plus large sur la religion musulmane, la pratique et l'ouverture d'esprit notamment sur les autres religions et cultures. Ceci dit, les parents d'élèves font remarquer que leurs enfants ont trop de livres et trop de matières. Ils espèrent toutefois que le volume horaire et la table des matières soient plus souples. « La répartition des horaires sur les matières à enseigner est très importante pour l'équilibre des élèves », estiment-ils. Ils souhaitent aussi à ce que les enseignants puissent bénéficier d'une formation sur la pratique et la gestion de ces nouveaux manuels pour pouvoir inculquer les cours de façon méthodique aux élèves et leur éviter la pression. Et pour une meilleure gestion pédagogique, les parents d'élèves lancent un appel aux enseignants des trois cycles (primaire, moyen et secondaire). « Les enseignants doivent coopérer avec nous en matière d'apprentissage, de façon à ce que l'on puisse suivre nos enfants après l'école », note Ghania, mère de Lyna en première année moyenne. Le but étant, estiment la majorité des parents d'élèves rencontrés, est de s'adapter à cette évolution et orienter convenablement les enfants.