Une douzaine de fédérations sur les 28 ont répondu à l'appel de l'UGTA qui leur a demandé d'établir la liste des métiers pénibles dans chaque secteur. « Une douzaine de fédérations ont répondu au courrier de l'UGTA en adressant un listing des métiers qu'ils souhaitent voir classer comme pénibles », a indiqué Amar Takjout, membre de la direction de l'UGTA. Selon lui, certaines fédérations ont été destinataires d'un autre courrier dans lequel la Centrale syndicale leur demande d'« apporter d'autres précisions et éclaircissements sur les motifs de leur choix ». Pas encore cernées avec précision, les filières éligibles au classement « métiers pénibles » relèvent du secteur industriel, des mines, des ports, du transport ferroviaire, de la marine marchande et de l'enseignement. Le traitement de ce dossier « avance », et il va s'accélérer avec la rentrée sociale qui verra le retour de tous les acteurs concernés et surtout la mobilisation de toutes les parties. Selon notre interlocuteur, ce travail de collecte des informations et des avis des syndicalistes sur la pénibilité des professions doit être « accompagné par une étude et une analyse sur les spécificités de chaque métier ». Il s'agit également de différencier entre la notion de « pénibilité » et de « nuisance » que peut représenter chaque secteur d'activité. « A mon avis, il faut absolument impliquer les experts de l'institut de l'hygiène et de sécurité ainsi que ceux de la médecine du travail relevant de la sécurité sociale. Ces derniers détiennent d'autres éléments d'informations et des études faites sur chaque métier présentant un caractère de pénibilité ou de nuisance. Et ce, pour ne léser personne », a-t-il indiqué. Il relève, à ce propos, que si certains métiers comme les travaux publics et les mines relèvent d'une « pénibilité physique », certains autres comme l'enseignement et la médecine évoquent « une nuisance morale » alors que les travailleurs en mer, souffrent des deux catégories de nuisance. Notons que le projet de la loi sur la retraite a été entériné par le dernier Conseil des ministres. Le principe de l'amendement de la loi en vigueur a été arrêté lors de la réunion de la tripartie au début du mois de juin dernier. Le projet énonce que l'âge de départ à la retraite est fixé à 60 ans. Avec l'accord de l'employeur, le salarié peut prolonger sa carrière jusqu'à 65 ans. La nouvelle loi, une fois adoptée par le Parlement, entrera en vigueur le 1er janvier 2017. Ce qui suppose que le droit de jouir de la retraite proportionnelle et/ou avant l'âge sera reconduit au seul profit des travailleurs dont le métier aura été défini comme pénible.