« La Turquie n'accepte pas le cessez-le-feu avec les milices kurdes de Syrie annoncé la veille par les Etats-Unis », a déclaré hier le ministre turc des Affaires européennes Omer Celik à l'agence de presse Anadolu. « Nous n'acceptons sous aucune circonstance, contrairement à ce que certains porte-parole de pays étrangers disent, un compromis ou un cessez-le-feu entre la Turquie et les éléments kurdes », a déclaré le ministre. « La République turque est un Etat souverain et légitime qui ne peut être mis sur un pied d'égalité avec une organisation terroriste », a ajouté le ministre, évoquant le PYD, le Parti de l'Union démocratique des Kurdes de Syrie. La Turquie a lancé il y a une semaine une offensive sans précédent dans le nord de la Syrie afin de faire reculer les terroristes du groupe Daech mais aussi les milices kurdes, dont elle redoute qu'elles forment un long corridor le long de la frontière turco-syrienne. « Ces dernières heures, nous avons reçu l'assurance que toutes les parties impliquées vont arrêter de se tirer dessus et se concentrer sur la menace du groupe terroriste Daech », avait indiqué mardi le colonel John Thomas, porte-parole du Centcom, le commandement militaire américain au Moyen-Orient. « Les Turcs et les For-ces démocratiques syriennes (coalition arabo-kurde dominée par les milices kurdes) ont ouvert des canaux de discussion avec nous et entre eux dans le but de limiter les hostilités », avait-il ajouté en évoquant un accord de principe pour au moins les deux prochains jours et nous espérons qu'il va se consolider par la suite », a-t-il souligné. Le président américain Barack Obama doit rencontrer diman-che prochain son homologue turc Recep Tayyip Erdogan pour évoquer la situation en Syrie, en marge du sommet du G20 en Chine. Il s'agira de la première rencontre entre les deux Présidents depuis la tentative de coup d'Etat avortée du 15 juillet en Turquie. Cette dernière a créé des tensions entre les deux pays, Ankara exigeant l'extradition de l'ex-imam Fethullah Gülen, exilé aux Etats-Unis et accusé d'avoir ourdi le putsch. En conflit avec les Kurdes, la Turquie veut éviter que les Kurdes syriens ne forment une frontière continue le long de sa frontière avec la Syrie. Mais les Kurdes syriens sont par ailleurs les alliés les plus efficaces des Etats-Unis et de la coalition internationale contre le groupe terroriste Daech. L'Iran a demandé à la Turquie de cesser « rapidement » ses opérations militaires en Syrie pour éviter de « compliquer da-vantage la situation » dans la région, selon les médias iraniens. « La poursuite de la présence militaire de la Turquie en Syrie complique encore davantage la situation », a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Bahman Ghas-semi, cité hier par le site de la télévision d'Etat. « Les affrontements dans le nord de la Syrie provoquent la mort d'innocents et il est nécessaire que l'armée turque cesse rapidement ses actions militaires », a-t-il martelé.