« L'Algérie a perdu 50% de ses recettes en fiscalité pétrolière. Certains pensent que c'est facile à gérer, mais je tiens à dire que nous allons maintenir la même cadence dans la préparation de la loi de finances 2017 », a-t-il déclaré, hier, lors de sa visite de travail et d'inspection dans la wilaya de Saïda. En affirmant que cette situation « très difficile » n'altérera pas la volonté et les capacités du gouvernement à poursuivre sa politique de soutien. La création de nouvelles entreprises durant le premier semestre de l'année en cours et la baisse du taux de chômage sont des « indicateurs forts » de la bonne santé de notre économie nationale qui opère de « manière progressive sa transition vers une économie basée sur la production ». Sellal a tenu à apporter des clarifications sur la gestion des réserves de change et réfute les récentes déclarations faites à ce propos. « Nous n'avons aucun problème quant à la gestion des réserves de change. Nous avons bien étudié la situation avec les experts concernés. Ces réserves ne baisseront pas en dessous de 100 milliards de dollars d'ici à 2019 », a-t-il rappelé. Sellal a appelé les Algériens à « plus de solidarité » et à « reporter un certain nombre de revendications comme la retraite anticipée ». « Certains veulent politiser cette question », a-t-il affirmé. Le Premier ministre a rappelé que la suppression de la retraité anticipée vise à revenir à la situation d'avant-1997 où 7 travailleurs cotisaient pour 1 alors que maintenant 3 travailleurs cotisent pour 1. Il a déclaré que les choix économiques de l'Algérie sont irréprochables. « Nous n'avons pas suivi le chemin de l'austérité ni celui du pessimisme, ce qui fait que notre économie avance bien et ira mieux avec l'entrée en production de plusieurs secteurs d'activité », a-t-il rassuré. Il s'agit de « la hausse de la production des hydrocarbures et la production industrielle qui va contribuer fortement au PIB ». Il a précisé, à ce propos, l'importance du secteur agricole, dont l'apport reste précieux pour cesser l'importation de certains produits agricoles et alimentaires. A la ferme agricole de 2.000 ha du groupe Orus, Sellal a indiqué qu'il s'agit du « meilleur exemple du nouveau modèle économique de l'Algérie et de la politique de diversification de la production ». « Nous avons besoin du secteur agricole pour passer à l'exportation », a-t-il indiqué. La production de l'huile d'olive est fortement recommandée et encouragée, fera-t-il savoir. « Un baril de pétrole, ce sont 159 litres d'huile d'olive, et cela coûte l'équivalent de 800 dollars. Nous devons changer notre modèle économique et sortir définitivement de la dépendance aux hydrocarbures », a-t-il affirmé. Sellal est revenu sur certains indicateurs économiques attestant de la bonne santé du pays. Il a affirmé que le PIB est passé de 16,7 milliards de dinars en 2015 à 17,6 en 2016 et sera de 22 milliards jusqu'à 2019. Le taux de croissance est passé, quant à lui, de 3,5% à 3,9%. Sellal rassure qu'il « n'est plus question de revenir en arrière ». « Le gouvernement est déterminé à développer tous les secteurs productifs et les secteurs générateurs de savoir comme décidé par le chef de l'Etat ». L'état poursuivra la réalisation des logements Le Premier ministre n'a pas caché son mécontentement quant à la conception des projets AADL et social dans la wilaya de Saïda. Il a, à ce propos, exigé des modifications des plans qui lui ont été présentés lors de sa visite. Sellal a exhorté les responsables des projets à prévoir la réalisation de tous les équipements socio-éducatifs, des espaces verts et des lieux de rencontre pour un meilleur cadre de vie. « J'aime les Algériens et je vous demande de bien les respecter en leur construisant des cités habitables, dotées de toutes les commodités », a-t-il indiqué. Pour lui, il n'est pas question « d'entasser » les habitants dans des cités sans vie. « Il est hors de question de traiter les citoyens comme des bêtes », a-t-il dit. « L'islam est notre religion, l'arabe est notre langue et l'amazighité est notre identité. Nous sommes un peuple libre. C'est cela la personnalité des Algériens et l'identité des jeunes Algériens. Je vous demande donc de bien la respecter et d'atteindre le niveau de progrès et d'épanouissement qu'exige la jeune génération », a déclaré Sellal. Pour le Premier ministre, l'urbanisme est « une civilisation et un art qu'il faut maîtriser ». Le même constat a été fait sur les programmes de logements AADL. « Saïda peut bien ressembler à Istanbul. Saïda est une grande ville qui a une histoire, une culture et une civilisation. Elle a eu ses combattants et ses chouhada morts pour le pays. Je vous demande donc de respecter leur mémoire et de réaliser des constructions à la hauteur de la grandeur de cette ville », a dit Sellal. Le Premier ministre a affirmé qu'en dépit de la crise économique, l'Etat ne délaissera pas la réalisation de son programme de logements. « Le programme de logements ne sera pas suspendu », a-t-il déclaré. Cette option est retenue pour les secteurs de la solidarité, de la santé, de l'éducation, conformément aux instructions du président de la République. Il a promis, dans le même contexte, que le gouvernement poursuivra la réalisation des logements « jusqu'à la résorption de la crise » et décidera de nouvelles mesures d'encouragement pour le logement promotionnel. Sellal s'est dit désolé d'aller vers la destruction de la cité « Heureuse », compte tenu de son état de dégradation et des conditions de vie déplorables de sa population. Sur place, il a rencontré la population avec qui il s'est entretenu longuement. « Demandez-leur des comptes, Monsieur le Premier ministre », lui ont demandé les habitants de cette cité. Un programme de 500 logements a été décidé au profit de cette population et les entreprises de réalisation ont été retenues en attendant le lancement du chantier.