Il a ordonné, lors d'une visite d'inspection qui l'a mené au tribunal d'El Harrach, de Dar El-Beïda et de la cour d'Alger, que soit activée immédiatement l'action publique dès réception d'une plainte, quelle que soit sa provenance. Qu'elle soit l'émanation des secteurs privés ou d'institutions publiques, il faudrait mettre en application « à la lettre » le contenu de la nouvelle Constitution du pays qui insiste clairement sur la nécessité de protéger au mieux ces terres agricoles. « Il est important que la loi soit appliquée dans toute sa rigueur », lâche-t-il avant de souligner que le premier magistrat du pays ne cesse de plaider pour la protection de ces biens relevant des richesses nationales. La « banalisation » de ce genre de crime est à bannir, souligne-t-il. En marge de sa visite, il a renvoyé les journalistes à l'article 32 du code de procédure pénale au sujet de l'affaire se rapportant au détournement illicite des terres de Dounia Parc. Selon lui, la loi est claire et nette à ce propos. « Toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l'exercice de ses fonctions, a pris connaissance d'un crime ou d'un délit est tenu d'en donner avis sans délai au ministère public et de lui transmettre tous les renseignements, procès-verbaux et actes qui y sont relatifs », stipule l'article en question. Au terme de sa visite, le garde des Sceaux a tenu à rappeler que les réformes de la justice initiées par le président de la République sont « en bonne voie et leurs résultats sont probants ». Il évoquera alors l'acquisition de nouvelles infrastructures qui rend possible une meilleure qualité des prestations au bénéfice du citoyen, en application des recommandations de la nouvelle Constitution. Chiffres à l'appui, il fera savoir que l'application dans ce cadre de la médiation et des ordonnances pénales a permis la réduction des affaires soumises au pénal de 41,46%. La comparution immédiate a réussi, depuis janvier dernier, à réduire la détention provisoire de 41%. La détention provisoire a baissé au total à l'échelle nationale de 13,58%, indique-t-il d'un ton optimiste. Louh a précisé, à cet effet, que l'ensemble des réformes ont insisté sur la protection de la vie privée des citoyens. Chose qui doit passer inéluctablement par la préservation de la confidentialité des appels et des correspondances personnels ne pouvant faire l'objet de violation que sur ordre judiciaire. Question contenue dans l'article 46 de la nouvelle Constitution du pays. « Le pouvoir judiciaire se doit de respecter la Constitution. Il est le premier garant de la protection des libertés et des droits fondamentaux des citoyens. De cette tribune, je confirme que ce pouvoir applique convenablement toutes les recommandations constitutionnelles du chef de l'Etat. D'où le besoin de changer les mentalités en ce sens, car, par la force de la loi, nous avons engagé l'application intégrale de ces principes », rassure-t-il. Sur un autre registre, le ministre de la Justice a fait savoir au sujet des kidnappings d'enfants qu'au niveau de la direction de la modernisation du ministère, un système est en cours d'élaboration pour mettre au point une base de données des personnes impliquées dans ce genre de crimes. Il a rappelé que le Premier ministre a donné instruction de mettre en place un dispositif d'alerte dans ce domaine. Louh a indiqué également qu'il va y avoir une rencontre qui sera organisée conjointement avec le ministère de la Justice au profit des hommes de l'information autour de cette question. De son point de vue, toute la société doit s'impliquer pour contrecarrer ce nouveau phénomène. Evoquant l'enlèvement et le meurtre de la petite Nihal, il a indiqué que « plusieurs témoins ont été entendus, mais aucune arrestation n'a été opérée en ce sens ». Lors de sa visite, il a indiqué que le tribunal de Dar El Beïda devra être réceptionné le 30 septembre prochain. Une infrastructure extrêmement importante dont la mise en service devrait désengorger le tribunal d'El Harrach, saturé depuis 1984.