Les déclarations de la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, jeudi dernier, lors de la rencontre avec les partenaires sociaux, ont été différemment appréciées par ces derniers, notamment sur la question de la suppression de la retraite proportionnelle. Si le Syndicat national autonome des personnels de l'administration publiques (Snapap) et la Fédération nationale des travailleurs de l'éducation (FNTE) considèrent que cette situation soulagera ceux qui veulent partir, le Syndicat national des professeurs d'enseignement secondaire et technique (Snapest) la présente comme une évidence. En revanche, le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) l'a qualifiée de « la poudre aux yeux ». Mais ils sont unanimes à considérer que le cheval de bataille reste la reconnaissance de l'enseignement comme métier pénible. Le président du Snapest, Meziane Meriane, a donné le ton en soulignant que la coordination composée de plus de 17 syndicats insiste sur cette revendication et ne compte guère se taire si le gouvernement ne répond pas favorablement à cette revendication. « Ne pas être concerné par la suppression de la retraite proportionnelle en 2017 est tout à fait normal, car la circulaire est explicite là-dessus. Ce qui est important de savoir si le métier d'enseignant sera considéré comme pénible », a-t-il dit, tout en déplorant le fait que les syndicats autonomes aient été exclus du débat lancé par le gouvernement. Meriane a indiqué que des correspondances ont été envoyées en ce sens au gouvernement, faisant remarquer que les syndicats autonomes ont des propositions sur la question. Et d'ajouter que « toucher à un acquis social d'autant que le taux de croissance économique avoisine les 4% ne peut qu'engendrer une réaction hostile des syndicats ». Selon lui, la protestation n'est pas à écarter. Pour Lamouri du Snapap, « le plus important est d'intégrer le métier d'enseignant dans la liste des métiers pénibles ». Idir Achour, le SG du CLA, a souligné, pour sa part, qu'il est impératif que les syndicats autonomes participent à la prise de décision, tout en déplorant les blocages au niveau local. Et d'ajouter : « Dire que l'éducation n'est pas concernée par la suppression de la retraite proportionnelle est une fuite en avant, si ce n'est de la poudre aux yeux. » Sur un autre chapitre, à savoir la fraude au bac, Meriane du Snapest aurait souhaité savoir qui est responsable de cette manœuvre. Le Syndicat algérien des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef) insiste également sur cette question. Son SG, Boualem Amoura, s'interroge aussi sur l'état d'avancement du projet de réforme du bac et du cycle secondaire.