Le dramaturge Ziani Chérif Ayad a estimé, hier lors d'une conférence de presse à Alger, qu'il «est victime d'une censure ‘'machiavélique''». Il explique au fur et à mesure, lors d'une rencontre avec les médias, les multiples difficultés qu'il a rencontrées avec sa compagnie «Gosto théâtre» dans la réalisation de son programme culturel. Il a même écrit une lettre à la ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi, dans laquelle il explique ces aléas, lorsqu'il a soumis ses projets à plusieurs institutions, demeurés sans suite. «En 2007, notre compagnie n'a reçu qu'une simple convention de diffusion de l'œuvre «El Machina» d'après le texte de Alloula. Au lieu de jouer 15 représentations, nous n'avons pu jouer que deux, vu qu'aucun théâtre n'a voulu la programmer. De même que l'AARC, cette agence algérienne pour le rayonnement culturel a aussi annulé la diffusion de cette œuvre».A ce même chapitre, il fera savoir qu'en 2008, il a eu les mêmes déboires. «Le directeur du Théâtre régional de Batna a insisté pour monter un spectacle adapté de l'œuvre de Mahmoud Derwich. Alors que tout était fin prêt pour le bon déroulement de la concrétisation de ce projet, le régisseur de ce théâtre nous avise de l'annulation de ce projet parce que le directeur de cette institution était malade». Même sort réservé par le théâtre régional de Bejaïa où il avait programmé en 2009 une tournée de son œuvre «L'étoile et la comète». Ce projet n'a pas pu être réalisé en raison du départ en congé du directeur de cette infrastructure. Il citera également les exemples du Théâtre régional de Guelma et celui de Mascara qui refusent aussi de programmer son œuvre. Pire encore, Ziani Cherif Ayad qualifie «d'inacceptable, la démarche du directeur du Théâtre national algérien, qui n'a pas reçu son projet 2010/2011». Et d'ajouter, le comble de ce «mépris», est que deux pièces de théâtre ont été retenues dans la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique». Il s'agit de «Les martyrs reviennent cette semaine», «Mille hourras pour une gueuse» dont il est l'initiateur. Il souligne : «Ces agissements sont de notre point de vue non seulement inacceptables mais révèlent le monopole et la main mise de la création, de la production, de la diffusion et l'organisation des festivals». Il conclut : «La compétence doit être notre seul argument». Malgré toutes ces difficultés, la compagnie «Gosto Théâtre» a tenu à s'inscrire dans le principe du renouveau théâtral et de son action de proximité. La preuve, l'équipe de Ziani Cherif Ayad a produit une nouvelle œuvre «Café du bonheur». En projets, il diffusera ses spectacles à travers une tournée qu'il compte effectuer, à partir de ce printemps, à travers quatre wilayas, Oran, Annaba, Constantine, Bordj Bou Arreridj. Il consacre, par ailleurs son temps pour préparer un mémoire sur le théâtre arabe.