La pièce El Gourbi y a mon ami sera donnée les 23 et 24 février à 19 h et les 25 et 26 février à 15h au Palais de la culture Moufdi-Zakaria puis le 28 février à 19h30, à l'auditorium Aïssa-Messaoudi de la Radio algérienne. Le metteur en scène algérien, responsable de Gosto Théâtre, Ziani Chérif Ayad, a animé hier un point de presse à l'auditorium de la Radio nationale Aïssa-Messaoudi qui s'est articulé sur trois points: annoncer la premium, version définitive, du Café théâtre, Café du bonheur I, El gourbi y a mon ami, la tournée 2001 qu'amorcera sa compagnie Gosto Théâtre au printemps prochain en partenariat avec le Palais de la culture sous le thème «Le palais de la culture hors les murs» et enfin les séries d'activités organisées en parallèle, en collaboration avec les radios locales. Comment faire revenir le public au théâtre est l'idée de départ qui a impulsé ce travail colossal entrepris par Ziani-Chérif Ayad depuis la création de sa compagnie El Gosto, en 2005, avec comme préoccupation initiale, l'adaptation des textes dramaturgiques d'auteurs algériens. Depuis, les créations n'ont cessé d'éclore. Il en donnera pour preuve El machina de Abdelkader Alloula, Lettre à Lucette de Bachir Hadj Ali, Kateb Yacine de Ben Ameur Mediene et L'Etoile et la comète de Arezki Mellal. «L'idée est de donner des représentations dans différents lieux», dira le metteur en scène tout en évoquant les problèmes de diffusion contre lesquels est en butte le théâtre algérien et sa compagnie, en l'occurrence. Et de souligner: «On s'aperçoit que l'idée du théâtre chez nous est monolithique, conventionnelle. On pense que le théâtre ne peut se produire en dehors des salles. On oublie qu'il peut se décliner dans différents endroits et différents textes. On est coincé face à ce genre d'idées. Ceux qui sont censés diriger les institutions culturelles n'admettent pas qu'on n'a pas besoin de la scène. Notre but est d'apporter une ambiance de ces cafés populaires d'antan qui font partie de notre culture, à limage des pièces de Rachid Ksentini à l'époque, qui n'est pas l'apanage des Occidentaux.» Le concept pour Ziani Chérif Ayad est simple. Il entend ainsi «raconter notre vie avec le parlé d'aujourd'hui tout en s'inspirant de cette mémoire et de ce type de théâtre vivant en le faisant voyager». Aussi, la proximité avec le public étant un des éléments-clés qui favorise ce type de théâtre tant prisé par Ziani-Chérif Ayad, il a été décidé d'inscrire ces Cafés théâtres dans la durée, soit à travers trois actions culturelles déclinées en Café du Bonheur I puis II (l'agence de là-bas) et III (Rana Hna, titre emprunté à une chanson populaire). Pour la première, il s'agit de la version définitive de El Gourbi y a mon ami revu et corrigé avec un nouveau comédien, un jeu de comédiens plus étudié, des personnages plus approfondis et une partition musicale tirée du patrimoine, plus étoffée. Notons que la pièce El Gourbi y a mon ami sera donnée les 23 et 24 février à 19 h et les 25 et 26 février à 15 h dans le même espace qui soutient la création artistique: le Palais de la culture Moufdi-Zakaria puis le 28 février à 19h30, à l'auditorium Aïssa-Messaoudi de la Radio algérienne. La tournée, qui sera entamée au mois de mai, comprendra les villes de Annaba, Constantine et Bordj Bou Arréridj. Aussi, il est prévu des rencontres avec des universitaires lors de tables rondes au niveau des radios locales, mais aussi d'organiser des master-class en allant à la rencontre de troupes amateurs afin de créer une dynamique autour de ce concept du Café théâtre. Ceci, en vue d'instaurer une tradition dans nos villes ou mieux, retrouver ces réflexes d'antan. «On veut former le public puis débattre avec lui autour du théâtre afin de renouer les liens et recréer un public pour le théâtre» achèvera de dire Ziani-Chérif Ayad. Un autre point de presse sera donné dimanche prochain, a-t-il confié et dont le sujet portera essentiellement sur la situation précaire du théâtre en Algérie et ses difficultés au quotidien.