Photo : Lylia M. «La dépénalisation de l'acte de gestion lèvera le verrou bloquant l'octroi des crédits. Mieux encore, cette mesure apportera plus de fluidité dans la prise de décision au niveau des Banques et permettra de prendre plus de risques». C'est de l'avis de Djamel Bessaa, le PDG de la CNEP Banque, également président de l'association des banques et établissements financiers invité hier de la Chaîne III de la Radio nationale. Avant de répondre à d'autres questions ayant trait à la mise en œuvre des mesures décidées par le dernier Conseil des ministres , M. Bessaa a fait observer que «quand nous parlons de la dépénalisation de l'acte de gestion cela ne veut pas dire que nous pensions à l'impunité ou à l'immunité». Il va sans dire que les banques, en premier lieu la CNEP, affichent leur entière disponibilité à participer efficacement et surtout rationnellement aux développements économiques avec tout ce qui englobe à savoir création d'emploi, développement de l'outil productif, promotion immobilière, pour ne citer que cela. L'invité de la radio a indiqué que la CNEP Banque dispose, dans ses stocks, d'un montant de 400 milliards de dinars. Toutefois, il a indiqué que si les pouvoirs publics ont instruit les banques à faciliter l'octroi des crédits, cela ne veut guère dire «accorder les crédits à tout venant ou mettre le coffre fort sur les trottoirs». L'octroi du crédit est tributaire de la solvabilité du projet, note l'intervenant. Il a fait savoir que concernant la mesure relative à la création d'entreprises, celle-ci est en «maturation» au niveau de plusieurs banques et verra son application dès la mise en place des moyens logistiques nécessaires. Il a informé également dans le même cadre que la CNEP Banque dispose de société de leasing depuis plus de huit années et a lancé en collaboration avec la BADR la société de Capital investissement laquelle est chargée de gérer les fonds de wilaya pour le compte du Trésor public. Le fonds de garantie au crédit octroyé aux jeunes «n'atteint pas, dit-il, la prise de risque mais elle la rend plus acceptable». Ce qui est important pour la banque, selon lui, est de réduire au maximum les risques. A ce sujet, il a rappelé que les banques ont passé une période durant laquelle le niveau de non remboursement des crédits était important. Pour le cas de la CNEP, 5 à 10% des crédits concédés au particulier n'ont pas été récupérés en plus des 32 milliards de DA accordés aux APC dans les années 90. Ces derniers ont été pris en charge par le Trésor, précise le PDG. Ne voulant pas rentrer dans une polémique avec le Patronat qui pointe du doigt les banques fustigeant leur frilosité quant à l'octroi des crédits, M. Bessaa a indiqué «les rejets des dossiers sont motivés et la transparence est consacrée au niveau des banques». Sur la lancée, il a fait savoir que 2560 milliards de dinars ont été accordés aux entreprises. Il soulignera également que la contribution des banques dans le financement de l'économie progresse de 20%, ce qui représente selon lui 6 fois la croissance économique. 40 MILLIARDS DA RESERVES AU PROJET LOCATION- VENTE Pour ce qui est de l'instruction du chef de l'Etat adressé aux banques relative à la création d'entité immobilière, le PDG de la CNEP a avancé la possibilité soit de reprendre CNEP-IMMO cédée aux compagnies d'assurances soit opter pour le développement de l'activité de CITIM, une de ses filiales. Comptant sur sa disponibilité financière, la CNEP a prévu de dégager pour l'exercice 2011 une enveloppe de 40 milliards de DA pour financer les projets de location- vente. Pour ce qui est des projets promotionnels, les montants ne sont pas limités mais ils dépendront de l'évaluation des risques. Le projet de réalisation de 65 000 logements CNEP-AADL bloqué pour la non- disponibilité du foncier est relancé, informe le PDG, indiquant que le problème «est réglé en partie». Un lot de 4000 logements est mis sur chantier au niveau de Reghaia et Rouiba avec un délai de réalisation de 24 mois. La priorité sera donnée, précise-t-il, à ceux qui ont déjà versé l'apport personnel et les dossiers seront pris en charge selon la chronologie de leur dépôt. La CNEP a assuré 55% des crédits bonifiés. Sur la globalité de 10 807 dossiers d'un montant global de 14 milliards de DA enregistré à la fin 2010, la CNEP a satisfait 6218 dossiers de 7,8 milliards de DA. Si le crédit-location est méconnu cela est dû au manque de communication mais aussi de la transparence au niveau de ce marché.