Deux problèmes qui devront, a-t-il dit, être traités sérieusement avec l'implication de tous et la sensibilisation de tout un chacun. Dans ce cadre, le rôle important que devraient jouer les collectivités locales et le mouvement associatif a été souligné. Le rôle des médias n'est pas des moindres, a-t-il soutenu, car la question environnementale est l'affaire de tous. D'où la réunion des membres du Club de la presse dans l'après-midi de jeudi dernier au siège du ministère. Une rencontre présentée comme une première prise de contact mais aussi une occasion pour présenter les grands enjeux du secteur. Selon le ministre, il y a nécessité de mettre en place un observatoire dédié à l'environnement, au sein duquel le mouvement associatif interviendra de manière active et efficace. Le traitement des problèmes d'ordre environnemental ne peut se faire sans le changement des comportements, a-t-il fait observer avant d'ajouter qu'« il faudrait aller au-delà de la sensibilisation. Il faut éduquer pour pouvoir inculquer la culture de l'environnement ». L'objectif du secteur étant d'arriver à zéro pollution. Pour les déchets ménagers, le ministre prévoit, entre autres, de généraliser les tris sélectifs. Concernant les déchets solides, il s'engage à contrecarrer tout industriel pollueur, et ce, par l'adoption du principe, répandu ailleurs, du pollueur-payeur. Des brigades seront mises en place en vue d'effectuer des visites systématiques au niveau des usines. Chaque unité doit avoir un délégué de l'environnement. C'est dans cette même perspective qu'une opération d'inspection sera lancée au niveau des toutes les unités de production se situant le long et au bord des oueds. « Il n'est plus question que les oueds deviennent des dépotoirs. Nous effectuerons des visites d'inspection pour dresser un état des lieux et agir en conséquence », a-t-il averti. Abdelkadder Ouali n'a pas écarté l'éventualité de revoir les cahiers des charges. Les entreprises devront investir dans l'environnement, particulièrement dans le traitement des rejets d'eau. De son point de vue, le problème des déchets est strictement organisationnel. Le ministre a insisté, par ailleurs, sur la création des parcs citadins avec la perspective d'ouvrir le marché au secteur privé. Il a annoncé que son département a enregistré des projets d'investissement, entre autres dans le recyclage. Sur une question relative aux énergies solaires, le ministre a fait savoir que l'Algérie compte non seulement produire mais aussi vendre. « Des discussions sont déjà entamées avec des Allemands et d'autres Européens pour mettre en place un programme », a-t-il expliqué. 113.000 fuites d'eau réparées et 5.000 piquages illicites en trois mois éliminés Si la bataille de l'eau est gagnée, celle de la lutte contre le gaspillage est loin de l'être. Durant les trois derniers mois, des équipes de contrôle relevant du ministère des Ressources en eau et de l'Environnement ont fait état de 5.000 piquages illicites désormais éliminés. Une opération qui a permis, selon le ministre, de porter 3.000 affaires devant la justice. Selon Ouali, « le gaspillage de l'eau est une triste réalité ». Son traitement ne peut se faire sans la réorganisation du système. « Si nous avons gagné la bataille de l'eau, il faut gagner à présent celle du service public de l'eau. C'est l'enjeu principal », a-t-il dit, tout en promettant de renforcer l'inspection de proximité. L'autre problème à régler concerne les fuites d'eau. Durant la même période, 113.000 fuites d'eau ont été réparées à travers le territoire national. Selon le ministre, beaucoup d'eau est perdue alors qu'il est question de rationaliser son utilisation. Il a indiqué, dans la foulée, qu'il frauda arriver à ce que celui qui consomme plus paye plus. « Il n'est pas normal d'arroser les espaces verts avec de l'eau potable », a-t-il déploré. Le ministre a fait savoir que le volume d'eau lâché dans les réseaux s'élève à 3,6 milliards de mètres cubes, dont 1,7 milliard est pompé des barrages et presque autant des forages. A cela, s'ajoutent les 6,3 milliards de mètres cubes d'eau destinés à l'agriculture. Pour ce qui est de l'eau épurée, les 177 stations d'épuration produisent un total de 400 millions de mètres cubes. L'objectif est d'arriver à un milliard de mètres cubes par an, a indiqué le ministre, tout en informant que, prochainement, une rencontre aura lieu avec le ministère de l'Agriculture pour présenter les potentialités existantes. Au regard de ces efforts, « le stress hydrique est derrière nous ». L'industrie, qui a besoin de sa part d'eau, sera renforcée avec le barrage de Tébessa qui sera dédié à la production de phosphate.