En marge de la mise en service effective du mégaprojet de la station de dessalement de l'eau de mer de la Mactaâ (Bethioua), après une année d'essai, le ministre des Ressources en eau et de l'Environnement, Abdelkader Ouali, a tenu un point de presse où il a brossé un tableau complet sur le projet et son impact sur les quatre wilayas concernées, à savoir Oran, Mascara, Mostaganem et Relizane, avant de revenir sur la stratégie adoptée par son département pour la bataille de l'eau. "L'Etat a investi 50 milliards de dollars pour sa sécurité en eau potable avec la réalisation de 31 barrages, des réservoirs d'eau, un réseau de plusieurs milliers de kilomètres, des infrastructures de base pour la distribution de l'eau potable... La station de la Mactaâ est parmi les plus importantes du bassin méditerranéen et d'Afrique", affirmant que la sécurité de l'eau est désormais acquise. Avec une capacité de 500 000 m3/j, Oran bénéficiera de 250 000 m3/j grâce à ses trois lignes de conduite, le reste sera acheminé vers les trois autres wilayas citées, sans oublier le MAO. La station de dessalement, réalisée par une entreprise de Singapour et propriété de Sonatrach (70%) et de l'ADE (30%), a coûté 492 millions de dollars et s'étend sur une superficie de 17,4 ha. "La gestion de la station est confiée à la Seor", souligne un responsable local. Aux questions de Liberté, le ministre Abdelkader Ouali a fustigé les mauvais payeurs et le gaspillage de l'eau. "D'abord, c'est à nous d'être à la hauteur des besoins de nos clients et de débusquer les piquages et autres fuites d'eau. Quant aux gros consommateurs qui profitent d'une eau gratuite, des mesures seront prises. Nous allons instaurer en premier lieu une taxe sur leurs forages puis aller vers le paiement de l'eau puisée", explique-t-il. "Pour le moment, la hausse du prix de l'eau potable n'est pas à l'ordre du jour mais c'est envisageable dans le futur", a-t-il conclu. Par ailleurs, la visite du ministre à Mascara s'est déroulée dans des circonstances particulières parce que sa présence a été mise à profit par les populations de plus de trente communes pour revendiquer l'accès à l'eau potable. Outre ces citoyens qui ont vainement tenté de faire parvenir leur message au représentant du gouvernement, il y a également les agriculteurs qui ne cessent de réclamer plus de volumes d'eau pour irriguer leurs cultures. Abdelkader Ouali a été attentif aux explications relatives au projet des grands transferts hydrauliques destinés à produire l'eau potable pour les populations de Béni Chougrane et servir à l'irrigation de plusieurs milliers d'hectares de terres agricoles. Par ailleurs, il a tenu à mettre en relief le volet crucial du recyclage des déchets et du tri sélectif des ordures ménagères. N. Benabbou/A. Benmechta