Depuis 2005, la Société des eaux et de l'assainissement d'Alger (Seaal) gère la distribution de l'eau potable pour les wilayas d'Alger et de Tipasa. Elle continuera à le faire jusqu'à la fin 2018. Expiré le mois d'août passé, le contrat qui lie le ministère des Ressources en eau et la société française Suez Environnement a été reconduit pour une durée de deux années. C'est ce qu'a annoncé, hier, le ministre des Ressources en eau et de l'Environnement, Abdelkader Ouali, lors d'un point de presse organisé en marge de la rencontre qui a eu lieu au siège du ministère avec les cadres du secteur. Sans verser dans les détails, le ministre a fait savoir que la Seaal, au même titre que l'Algérienne des eaux (ADE), a, certes, réalisé des progrès en matière de modernisation, d'accompagnement et d'expertise, mais il lui reste à développer son système de prospection et à renforcer le travail de proximité. C'est ce retard qui explique les coupures d'eau le jour de l'Aïd El Adha. Ces deux entreprises n'ont pas pris leurs précautions, alors qu'il fallait s'attendre à ce qu'il y ait des pics de consommation, a-t-il fait observer. « C'est une leçon à retenir », a-t-il indiqué. Tout au long de son intervention, le premier responsable du secteur a insisté sur l'amélioration et surtout la rationalisation de la gestion de l'eau. Il a mis l'accent sur l'impératif d'assurer l'entretien des infrastructures réalisées. Ainsi, il a rappelé que dans le cadre du programme du président de la République, 50 milliards de dollars ont été investis dans le secteur des ressources en eau et 2 milliards dans celui de l'environnement. Le montant d'investissement pour le programme en cours de réalisation dépasse les 970 milliards de dinars, a-t-il dit. Il va sans dire que le secteur des ressources en eau est stratégique. Au-delà de la consommation ordinaire, il est vital pour le développement agricole et industriel. D'où la nécessité de mobiliser toutes la ressources. Fini le gaspillage d'eau, a-t-il déclaré. Le bilan dressé lors du semestre écoulé relève le recensement de 13.000 piquages illicites. Dans ce cadre, 2.400 personnes ont été traduites en justice. Abdelkader Ouali a déploré la complicité de certains agents du secteur. « Il ne peut y avoir de piquage illicite sans la complaisance de nos agents », a-t-il dit. La fuite d'eau est un autre grand problème à régler. Depuis janvier dernier, 133.000 fuites ont été réparées. Mise en garde Le ministre a instruit d'instituer des commissions de wilaya et de daïra pour contrôler l'état du système de raccordement du barrage jusqu'au réseau de distribution. « Le secteur compte 50.000 travailleurs mais nous ne sommes pas encore arrivés au niveau requis en matière de prestation », a-t-il déploré tout en appelant à améliorer les performances et à faire preuve de responsabilité. Certains responsables n'ont pas de place dans le secteur, a-t-il indiqué, en exposant des cas avérés de défaillance. Sans citer de nom, le conférencier a dévoilé le cas d'une wilaya qui a arrêté l'exécution du programme du secteur depuis deux ans, bloquant tous les appels d'offres devant être lancés pour la réalisation de profonds puits. Ce qui a engendré une perturbation dans la distribution. Il a cité aussi l'exemple d'un responsable qui n'a rien fait pour réparer une fuite d'eau enregistrée au niveau de la daïra d'Azazga, dans la rue principale, qui a duré plus de 15 jours. Des responsables de ce genre seront remerciés et remplacés, a averti le ministre. La rencontre avec les cadres du secteur a été organisée en huit ateliers thématiques. A la fin des travaux, prévue pour cet après-midi, des recommandations seront présentées. Elles serviront de base à l'élaboration d'une feuille de route. Celle-ci constituera une référence dans la gestion et la rationalisation des ressources. Parmi les thématiques traitées, il y a le programme d'équipement en cours, le service public de l'eau, la protection des villes contre les inondations, l'eau et l'agriculture, la communication et la sensibilisation, la biodiversité et la protection du littoral, la gestion des déchets ménagers, spéciaux et dangereux, et, enfin, le cadastre et le contrôle des établissements classés.