Certaines familles ont été surprises le lendemain du rite du sacrifice en s'apercevant que la viande de leur mouton était avariée. Non seulement sa couleur était verdâtre, mais aussi elle dégageait une mauvaise odeur. Nombreux sont les citoyens qui ont été surpris de voir la viande pourrir aussi vite, alors qu'elle était mise aussitôt au réfrigérateur. Beaucoup de ménages ont été contraints de jeter cette viande. Selon Mustapha Zebdi, président de l'Association de protection et d'orientation du consommateur et son environnement (Apoce), contacté par nos soins, une centaine de requêtes lui sont en effet parvenues. Le facteur commun : les mêmes parties des moutons ont été touchées. Selon lui, les gigots et le cou deviennent verts, bleus et parfois même violets. Contrairement à certaines explications alarmistes, il a rassuré que les conditions climatiques, caractérisées par un pic de chaleur le jour de la fête du sacrifice, n'avaient eu aucun impact sur la viande. « Les moutons se sont détériorés subitement », signale-t-il. « La putréfaction a commencé depuis l'os », ajoute le spécialiste. Zebdi s'est alarmé du fait que la viande s'est avariée même étant conservée à l'intérieur du réfrigérateur ou du freezer (congélateur). Raison pour laquelle, a-t-il fait savoir, l'Apoce a entamé une enquête pour connaître l'origine de cette avarie précoce. « Une analyse toxicologique s'impose », recommande le même responsable. Il a rappelé, dans ce contexte, que le même scénario s'était produit lors de l'Aïd El Adha 2015 au Maroc où les moutons avaient été dopés. « L'Apoce n'éloigne pas l'hypothèse d'un traitement hormonal pour engraisser le cheptel », indique-t-il. Selon lui, les laboratoires spécialisés dans ce genre de prélèvement sont rares. « Nous attendons l'intervention du ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche pour déterminer les produits que peuvent contenir les traitements hormonaux », note Zebdi.