C'est en présence d'une foule nombreuse, constituée de proches amis et d'artistes, Ali Ideflawen, Belaïd Tagrawla, Rabah Ouferhat, Malika Domrane, Belaïd Abranis, Amour Abdenour, Malik Guezoui et Brahim Tayeb, pour ne citer que ceux-là, que a été donné le coup d'envoi de l'hommage rendu au chanteur Farid Ferragui. La cérémonie s'est déroulée, samedi dernier, au petit théâtre de la maison de la culture Mouloud-Mammeri. D'emblée, la directrice de la culture, Nabila Gouméziane, a tenu à relever la disponibilité de son secteur. Et de poursuivre : « Nous nous faisons un devoir d'honorer tous les artistes de la wilaya. De tels hommages ne sont qu'une reconnaissance à leur endroit. » De son côté, le secrétaire général du syndicat des artistes, affilié à l'Ugta, Rabah Ouferhat, a mis l'accent sur l'amélioration des conditions de vie de l'artiste, notamment depuis la promulgation des textes portant statut de l'artiste. L'hommage organisé en étroite collaboration avec l'association Ithrane de Draa-El-mizan (région natale de Farid Ferragui) a été une belle occasion pour ses fans d'apprendre et de connaître certaines facettes de la vie de l'artiste. Les témoignages de ses proches et amis ont révélé certaines d'entre elles. L'artiste a pourtant exprimé son dépit. « Je suis blasé de la scène artistique. Si je suis revenu avec un album cette année, c'est par respect à mon public qui me manque tant, mais tout ce qui tourne autour de la scène me révulse quelque peu », dira Ferragui. Il n'a pas manqué cependant d'exprimer son bonheur de retrouver tous ses anciens potes qui avaient partagé avec lui des moments intenses à l'Ecole normale de Tizi Ouzou. Il en est sorti avec un diplôme d'enseignant de langue française en 1973. Il fut instituteur, puis directeur d'établissement scolaire avant de partir en France en 1976 pour des études de journalisme. A Paris, il sortit en 1981 son premier tube intitulé « Ay ul i geb an tullas », qui rencontre un succès. Il enchaînera ensuite les albums et animera plusieurs galas au pays et à l'étranger. De son vrai nom Ali Ferragui, l'artiste est né le 25 octobre 1953 au village de Taka, commune de Mkira (40 km au sud de Tizi Ouzou). Son prénom d'artiste lui a été suggéré par un ami en rapport et en hommage à une de ses idoles de l'époque, le chanteur syro-égyptien Farid El Atrache. Le timbre de la voix de Ferragui a de grandes ressemblances avec celui d'El Atrach. L'artiste compte à son actif en 35 ans de carrière 22 albums avec une moyenne d'un album par année, entre les années 1981 et 1998, avant de ralentir quelque peu. Son dernier album « Itri areggal » (L'étoile filante) est sorti cette année.Dans l'après-midi, un gala artistique dans la grande salle de la maison de la culture a attiré beaucoup de monde. Il a été animé par une dizaine de chanteurs dont Brahim Tayeb, Amour Abdenour, Siham Stiti, et l'artiste lui-même. Les tours de chant furent entrecoupés de déclamation de poèmes et de témoignages d'amis de l'artiste. Et ce avant que la guest-star, Takfarinas, ne fasse son entrée saluée par un tonnerre d'applaudissements. Takfarinas a exprimé sa joie et son bonheur de prendre part à ce gala. « Farid Ferragui a été un modèle dans le monde artistique », dira-t-il. Le ministre de la Jeunesse et des Sports, El Hadi Ould-Ali, est venu encourager l'artiste, qu'il connaît très bien.