La direction de la culture de Tizi Ouzou organise le samedi 17 septembre un hommage au chanteur d'expression kabyle, Farid Ferragui, à la Maison de la Culture Mouloud-Mammeri. Organisé en collaboration avec l'Association culturelle des arts dramatiques et cinématographiques ‘'Ithrane Draâ El Mizan'', le Comité des activités culturelles et artistiques et l'Office national des droits d'auteur et des droits voisins (ONDA), cet hommage sera marqué par de nombreuses activités dont un gala artistique en présence du chanteur. Les organisateurs de cet hommage à l'une des plus belles voix de la chanson kabyle ont prévu une exposition de photographies, des disques et des articles de presse sur la vie et l'œuvre du chanteur dans le hall de la Maison de la culture. C'est une occasion pour les amoureux de cet artiste de découvrir l'œuvre inestimable de celui qui les a bercés par sa voix mélodieuse. Une rencontre avec l'artiste Farid Ferragui est programmée à partir de 10 h00 à la salle du Petit théâtre en présence du directeur général de l'ONDA, de la directrice de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou et de plusieurs artistes. Cet hommage sera clôturé par un gala artistique et témoignages sur la vie et l'œuvre de l'artiste par sa famille et ses amis à partir de 14h00 au niveau de la grande salle de la Maison de la culture. Né à Imkiren, village situé au cœur de la Kabylie profonde, non loin de Tizi Ouzou et tout près de Draâ El Mizan, tout petit qu'il était, Farid Ferragui, de son vrai nom Ali Ferragui, avait très tôt déjà commencé à s'intéresser à la poésie et à la chanson, lit-on dans la biographie du chanteur sur l'affiche consacrée à l'événement. Farid Ferragui rejoint l'école normale de Tizi Ouzou d'où il sortit avec un diplôme lui permettant d'exercer en qualité d'enseignant de langue française puis, quelque temps après, en qualité de chef d'établissement dans son village natal, sans toutefois négliger le côté artistique qui le hantait depuis son plus jeune âge. Quelques années suffirent pour que notre jeune passionné de la chanson kabyle se reconnaisse et sache qu'il n'est à l'aise que dans la musique et la chanson. A la fin des années 1970, Farid Ferragui qui a choisi ce nom artistique en référence à son idole syro-égyptien , Farid El Atrache, décide de changer d'air, d'une part pour poursuivre ses études de journalisme et, d'autre part pour se noyer profondément dans l'immense océan où baigne la chanson. Son premier album Ayoul Yevghan Thulas (ô cœur épris de filles !) a été, en effet, un très grand succès pour cet enfant de Takka dont l'avenir s'annonçait prometteur avec à la clé plus d'une vingtaine d'autres albums dont le dernier est sorti cette année sous le titre Ithri Arregal (étoile filante). La voix et le luth Sur le plan musical, Farid Ferragui s'est toujours démarqué du reste des chanteurs kabyles de sa génération, que ce soit par sa manière de composer ou de proposer son produit. Il n'a jamais utilisé d'autres instruments que le luth (oud) en s'accompagnant de la derbouka et parfois du bendir. Ses musiques sont en totalité composées dans un seul mode essentiellement basé sur le quart de ton, nommé bayati en musique orientale. Interrogé à ce sujet, l'artiste justifie cette particularité par des raisons d'ordre pratique, et que son public approuve : «Chacun conçoit les choses à sa façon, moi, je crois que les gens qui aiment ce que je fais se sont habitués à la voix et au luth. Changer aujourd'hui quoi que ce soit n'est pas dans ma tête. Je n'en disconviens pas que nous puissions peut-être rajouter quelques instruments, mais à ce moment-là, ce ne serait plus le même Farid Ferragui et moi-même, je ne serai plus dans mon élément. Mon naturel à moi, c'est ma voix, mon luth et la percussion. C'est bio si j'ose dire comme ça», affirme-t-il. Vivant entre Alger et Paris, Farid Ferragui a toujours répondu présent à travers ses nombreux spectacles aussi bien en Algérie qu'à l'étranger.