« Game of Thrones », devenu dimanche le programme de fiction le plus capé de l'histoire des Emmy Awards, captive le public depuis six saisons avec ses intrigues spectaculaires, son monde fantastique et surtout, sa violence extrême. Comme l'an dernier, il a été sacré meilleure série dramatique. La saga a déjà récolté 38 Emmys depuis son lancement sur la chaîne à péage americaine HBO en 2011. Elle dépasse la comédie « Frasier », qui détenait le record avec 37 Emmys. « Game of Thrones » est l'un des plus grands exploits à la télévision sur tous les critères possibles, s'enthousiasme un professeur à UCLA School of Theatre Film and Television. La série créée par David Benioff et D.B. Weiss, adaptée des romans de George R. Martin, « invente tout un monde, un peu comme ‘'Lord of the Ring'' ou ‘'Harry Potter'', parmi les plus fabuleuses fictions de l'ère moderne », ajoute-t-il. Son succès phénoménal tient à sa narration haletante, avec des personnages centraux brusquement éliminés, des caractères complexes, du surnaturel, du sexe et une interprétation magistrale saupoudrée d'effets spéciaux maîtrisés. Mais ce qui la définit aussi, c'est sa violence débridée : meurtres sanglants, torture, mutilations, décapitations, défenestrations, suicides, empoisonnements et aussi une brutalité sexuelle avec des scènes de viol qui ont choqué l'Amérique ». Pour lui, le fait que le monde de « Game of Thrones » soit fictif et situé dans un passé aux mœurs féodales et primitives permet aux scénaristes de donner libre cours à cette sauvagerie sans limites. Un peu comme dans le monde de gladiateurs dans la série « Spartacus ». Le réalisme des scènes sanguinolentes doit beaucoup aux effets spéciaux mais les réalisateurs ont expliqué dans le magazine Time avoir utilisé de la vraie viande déchiquetée pour mieux évoquer à l'écran les corps massacrés.