Annoncé comme réunion informelle, ce conclave peut se transformer en réunion extraordinaire des pays de l'Opep, et l'Algérie, pays organisateur, travaille sur les deux possibilités. « Il y a la réunion et toutes les tractations préparatoires à la formulation d'une décision. On ne sait pas encore si cela aboutira à une réunion extraordinaire. En tout cas, elle a été convoquée en réunion informelle, elle s'ouvrira ainsi. Les ministres réunis, séance tenante, peuvent la transformer ou convoquer une réunion extraordinaire », a expliqué le ministre, lors de son passage sur les ondes de la Chaîne III de la Radio algérienne. « Nous travaillons sur les deux possibilités. Pour l'Algérie, pays hôte, nous allons faire en sorte que ce soit une réussite et arriver à un consensus », a-t-il ajouté. Le point focal de cette réunion est de décider du gel de la production du pétrole pour stabiliser le marché et les prix très fluctuants et bas. « Il faut geler mais à quel niveau de production ? », s'est interrogé le ministre. « Peut-être à un niveau qui est aussi équivalent à un niveau de production. Et l'Opep seule ne peut prendre toute seule le fardeau de la réduction au risque que les pays non Opep se substituent à l'Opep », a expliqué le ministre en affirmant que « l'équation est difficile, d'où la nécessité d'un consensus au sein des pays de l'Opep d'abord ». Pour lui, le premier pas doit consister à « geler sous une forme qui s'apparente à une réduction mais de l'autre côté aussi, les pays non Opep doivent nous accompagner dans l'effort de gel », a-t-il suggéré. L'Algérie œuvre pour « sortir avec une décision et transformer cette réunion informelle en réunion extraordinaire », a encore indiqué le ministre. Si la décision de gel de la production est adoptée à Alger, son effet sur les prix du pétrole sera « perceptible dans 6 à 9 mois », ce qui va permettre aux « prix de se stabiliser entre 50 et 60 dollars », a souligné le ministre. « Là aussi, il faut faire attention car il y a d'autres moyens de production comme le gaz de schiste qui peuvent venir perturber le marché », a-t-il averti. Le ministre de l'Energie estime que la stabilisation du marché pétrolier est devenue une question de « responsabilité des pays de l'Opep » car le maintien des prix à des niveaux bas peut entraîner « un choc pétrolier » à court terme. « Si on veut l'éviter, il faut bien travailler. C'est la responsabilité de l'Opep, qui n'est pas un opérateur marginal et qui reste un acteur déterminant dont le monde a besoin pour stabiliser le secteur énergétique », a-t-il soutenu. Boutarfa reste « optimiste » quant à « l'obtention d'un résultat » car, selon lui, « la responsabilité devrait l'emporter. C'est la position de l'Algérie et du président de la République qui souhaite un dialogue responsable. L'Algérie a de bonnes relations avec tous les membres. Elle veut être facilitateur et porter le dialogue à un niveau élevé comme le souhaite le Président », a-t-il indiqué. Par ailleurs, le Forum international de l'énergie, qui se tient du 26 au 28 septembre à Alger, se veut un espace pour « rapprocher les points de vue, étudier les variables et trouver des solutions consensuelles aux problèmes », a précisé le ministre. Plusieurs sessions seront organisées à cette occasion où seront présents les pays les plus importants tels que la Russie, l'Arabie saoudite et l'Iran qui pourront discuter ensemble des sujets ayant trait à la situation du marché, « le gaz naturel » qui est aussi important que le marché pétrolier car c'est une ressource exportée par l'Algérie, « le marché du GNL », « les énergies renouvelables », « la gouvernance », et « l'accès à l'énergie ».