« La démocratie se construit sereinement en Algérie ». Pour preuve, tous les principes contenus dans la nouvelle Constitution du pays renvoient à ce principe duquel découle l'Etat de droit. C'est ce qu'ont soutenu de nombreux spécialistes qui ont pris part à une rencontre organisée par le Conseil de la nation, dédiée à la Journée internationale de la démocratie. « Les Nations unies ont lancé un programme de réforme démocratique à l'horizon 2030. Lequel doit être respecté et appliqué par toutes les nations », a indiqué le conférencier, Nesreddine Bousmaha, lors d'une allocution intitulée « Le rôle de la jeunesse à la lumière de la Constitution de 2016 ». Des sociétés au sein desquelles nul n'est marginalisé, tel est le but recherché par ce processus de réforme démocratique onusien », poursuit-il, en faisant remarquer que l'Algérie est l'un des rares pays à avoir résisté au vent du printemps arabe qui a détruit de nombreux Etats arabes. « L'Algérie a réussi à faire face à cette vague grâce aux réformes engagées depuis des années, en faveur notamment des jeunes. » Bousmaha, recteur de la faculté de droit de l'Université d'Oran a affirmé que les amendements de la Constitution de 2016 ont permis de « constitutionnaliser de façon claire le devoir de l'Etat envers la frange juvénile ». Les jeunes ont été cités, en effet, huit fois dans trois thèmes dans la nouvelle Constitution, notamment en ce qui a trait à leur implication dans la prise de décision en tant que principale composante de la société. Les articles 14, 15 et 37 reconnaissent que les jeunes constituent le maillon fort du développement durable. Les articles 200 et 201 évoquent, par ailleurs, l'éventuelle constitution d'un haut conseil de la jeunesse, une instance rattachée directement à la présidence de la République. « La mise en place de ce conseil est une nécessité de l'heure », souligne-t-il, en faisant remarquer que sa mise en action nécessite un peu de temps. De son point de vue, l'échec des partis politiques et de certains acteurs de la société civile a empêché les jeunes de s'ériger en valeur ajoutée susceptible de les intégrer à nouveau dans « la vie publique ». C'est, en effet, le rôle que doit assumer ce conseil de la jeunesse qui doit soumettre annuellement un rapport au chef de l'Etat dans lequel seront traitées différentes questions, dont l'émigration clandestine, l'emploi, le travail volontaire. Mohamed Tayeb Laâskri a abordé, quant à lui, le sujet de la démocratie à l'ère de la révolution numérique. Il dira que la nouvelle Constitution présente une vision prospective dans la mesure où elle accorde un grand intérêt à l'innovation et au développement durable. « La Constitution tient compte de trois critères : la liberté, l'égalité et la représentativité. L'Algérie est l'un des rares pays ayant appliqué les Objectifs du millénaire de développement. Pour ce faire, il fallait intégrer les nouvelles technologies de l'information et de la communication », déclare-t-il en citant, à titre d'exemple, les secteurs de la justice et de l'intérieur ayant accompli des pas importants en ce sens. Selon Laâskri, les TIC contribuent au renouveau démocratique, ce qui induira assurément une transparence dans le traitement des affaires publiques. Pour lui, le Parlement est le lieu qui garantit une meilleure structuration du dialogue démocratique. D'où le besoin de réhabiliter la communication parlementaire en vue d'améliorer l'action législative. Il soulignera, à ce titre, l'importance d'utiliser les réseaux sociaux par les parlementaires en tant qu'espace démocratique, et ce, en attendant la e-démocratie.