Aucun comité de supporters à travers le territoire national ne dispose d'un agrément et aucun club sportif n'est en mesure de déterminer le nombre de ses supporters. C'est ce qu'a indiqué le président de l'Organisation nationale des associations de sauvegarde de la jeunesse (ONASJ), Abdelkrim Abidat. Il intervenait au Forum de la Sûreté nationale qui a traité du « rôle de la police dans la formation des stadiers », tenu hier à Alger, en présence des cadres de la police, des représentants de la société civile et des comités de supporters. Le président de l'ONASJ a présenté, à l'occasion, des propositions pour l'encadrement des stadiers. « Les stadiers sont chargés de l'encadrement des matchs. Malheureusement, nous avons constaté que certains d'entre eux suivaient les matchs et pas autre chose. » Abdelkrim Abidat a proposé des badges pour les supporters des clubs. « Les billets ont toujours été à l'origine des actes de violence. Nous avons pensé à doter chaque supporter d'une carte qui l'identifie en contrepartie d'un abonnement d'une année. Ce badge lui permettra d'accéder au stade. Cette disposition permettra d'identifier les supporters de chaque club sportif. » Le stadier sous-payé En outre, les stadiers seront mobilisés à l'entrée du stade pour l'orientation des supporters. « On va procéder au zonage des gradins. Les stadiers seront déployés également à l'intérieur du stade, vêtus de t-shirts spéciaux, pour sensibiliser les supporters sur les dangers de la violence et de la consommation de drogue dans les stades. » Qui se chargera de payer les honoraires des stadiers mobilisés toute la journée et exposés à des dangers ? « On donne 500 millions de centimes à un joueur, mais une prime de 3.000 DA pour ce stadier, c'est trop demander », a-t-il regretté. Le président de l'ONASJ s'est félicité que l'expérience de la société civile algérienne dans l'instauration du fair-play « soit inscrite à l'ordre du jour de la Fifa ». Il a annoncé, à l'occasion, que la Coupe d'Algérie des meilleurs clubs pour la saison 2016-2017 sera dédiée à la mémoire du défunt Ahmed Boussouf, le policier maître des stades. Abidat a également affirmé que les supporters auront aussi leur propre coupe. De son côté, le président de l'association Ouled El Houma, Abderrahmane Bergui, a plaidé pour l'amélioration des conditions dans les stades, en s'attaquant aux véritables causes de la violence. « Je n'ai jamais constaté d'actes de violence dans les stades au début d'une saison. Il y a de la manipulation. La priorité est d'assainir le milieu footballistique. Il y a une gestion parallèle. On est en train de mettre les supporters dans des conditions qui les rendent violents », s'est indigné Bergui, tout en s'interrogeant sur « qui contrôle les directeurs des stades ? ». « C'est en 2013 que le DGSN a annoncé le retrait de la police des stades, mais rien n'a été fait depuis. Il faut clarifier le rôle du stadier et la structure qui va le gérer. » De son côté, le directeur des infrastructures publiques, le commissaire principal Khatir Rezk Allah, a tenu à préciser que « la police ne s'est jamais retirée des stades. Il s'agit d'un redéploiement. Le dispositif consiste en la mobilisation à l'entrée des stades, l'accompagnement des agents des stades notamment pour l'orientation et le contrôle, la protection des arbitres et du staff des clubs ». Aussi, il a plaidé pour la mise en place de textes réglementaires qui détermineront les conditions de recrutement et la formation des stadiers, que la DGSN se propose à former à titre gracieux.