Le chef des opérations humanitaires de l'ONU Stephen O'Brien le confirme. Il a souligné devant le Conseil de sécurité que le système de santé dans la partie assiégée de la ville « était sur le point de s'écrouler totalement ». Plus de 100.000 enfants sont pris au piège dans cette zone bombardée sans relâche. « En raison du siège imposé à la partie est rebelle d'Alep, la nourriture reste rare », avec seulement des rations disponibles pour nourrir 40.000 personnes pendant un mois, a indiqué O'Brien. Il a cité « des cas de morts par malnutrition, maladie ou empoisonnement » de civils consommant des denrées avariées. « L'eau commence aussi à manquer et on s'attend à une prolifération dramatique et imminente de certaines maladies », a-t-il prévenu. L'envoyé spécial adjoint de l'ONU pour la Syrie, Ramzy Ezzeldin Ramzy, a, pour sa part, jugé que la priorité consiste en la prise en charge médicale qui s'avère très inquiétante dans la partie est de la ville. « Il faut d'urgence organiser des évacuations médicales », a-t-il averti, en indiquant que « sans doute des centaines » de personnes avaient besoin d'être évacuées en urgence de la ville. « Quelque 600 personnes blessées ne peuvent pas être soignées » en raison du manque de personnel ou de matériel adéquat, a-t-il dit. Il a fait part de la diminution du stock des fournitures médicales et du nombre de médecins. Pour l'heure, les quartiers est de la ville ne comptent que 35 médecins. L'ONU est prête à secourir les civils des quartiers rebelles d'Alep qui n'ont reçu pratiquement aucune aide depuis juillet mais il faut pour cela rétablir le cessez-le-feu ou au moins instaurer d'urgence des « pauses humanitaires de 48 heures par semaine ». La suspension des discussions, notamment le désaccord russo-américain sur la Syrie, suscite de vives inquiétudes. Elle risque d'exacerber les tensions aussi bien sur le terrain que sur le plan diplomatique. Pour Moscou, une éventuelle suspension de la coopération américaine avec la Russie sur la question syrienne reviendrait à « faire le jeu des groupes terroristes ». La diplomatie russe a réagi aux propos tenus jeudi dernier, par le porte-parole du département d'Etat américain John Kirby, qui a déclaré que Washington « considérait sérieusement la possibilité de suspendre leur engagement bilatéral avec la Russie » sur la recherche d'une solution diplomatique à la crise syrienne ». « Le meilleur cadeau fait aux terroristes serait le refus de Washington de coopérer avec la Russie sur la question syrienne », a écrit Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, ajoutant qu'une telle décision reviendrait à offrir des « grandes vacances » aux terroristes. Le secrétaire d'Etat américain avait menacé, la veille, de mettre fin à toute coopération avec la Russie si les troupes gouvernementales syriennes soutenues par Moscou « continuaient à bombarder Alep ». Moscou a qualifié ces menaces de « crise de nerfs », causée par l'« incapacité » de Washington à tenir ses promesses dans l'accord de cessez-le-feu russo-américain. Mais en dépit de ces déclarations américaines, la Russie a réitéré qu'elle ne voyait aucune alternative à un règlement diplomatique russo-américain de la crise syrienne.