Le gouverneur de la Banque d'Algérie (BA), Mohamed Loukal, a indiqué à Washington que la faiblesse de la croissance mondiale nécessitait un maintien des politiques monétaires accommodantes et un recours à d'autres politiques budgétaires favorisant la croissance. « La croissance mondiale continue à être faible, avec une croissance plus molle dans les pays avancés », a-t-il déclaré lors de la réunion du comité monétaire et financier du FMI, en précisant que les risques à moyen terme persistaient en dépit de leur atténuation constatée à court terme. Intervenant au nom de sept pays que sont l'Algérie, l'Afghanistan, le Ghana, l'Iran, le Maroc, le Pakistan et la Tunisie, Loukal a estimé que « bien qu'il soit encore nécessaire que la politique monétaire demeure accommodante, au vu de la mollesse économique, elle ne peut cependant pas supporter, à elle seule, le poids de la croissance. Elle doit être soutenue par des politiques budgétaires pro-croissance ». Il a mis en garde contre les effets secondaires des très bas taux d'intérêt et des taux d'intérêt négatifs sur la profitabilité de l'industrie bancaire et des assurances, et qui, selon lui, doivent être étroitement surveillés. S'agissant de la croissance pour la région du Moyen-Orient, de l'Afrique du Nord, de l'Afghanistan et du Pakistan (Menap), il a indiqué que ces pays allaient continuer à faire face à des conditions difficiles liées à la chute des prix du pétrole, pour les pays exportateurs, et à la faiblesse de la demande globale, pour les pays importateurs de brut. Selon lui, « plusieurs pays accomplissent des progrès en matière de stabilisation macroéconomique et de réformes structurelles (...), mais des efforts soutenus sur plusieurs années dans ces domaines sont nécessaires pour obtenir des résultats tangibles ». Tout en saluant le soutien financier du FMI aux pays de la région Menap, Loukal a avancé que « les défis à venir sont substantiels et appellent à des efforts vigoureux et soutenus de la part de tous ». Le soutien doit porter sur la création des richesses et des emplois. Il a relevé, à ce titre, que la consolidation budgétaire pour les pays lourdement endettés doit se faire d'une manière graduelle qui intègre des structures fiscales bien conçues et des dépenses favorisant la croissance et la protection des groupes vulnérables. « Nous continuons à attacher une haute importance à ce que le FMI demeure une institution basée sur les quotes-parts et dispose de ressources adéquates, pour faire face aux besoins de ses membres. » Relevant la nécessité de renflouer à nouveau le Fonds pour faire face à la crise, le gouverneur de la BA a indiqué que ces pays étaient toujours en attente de l'achèvement de la 15e revue générale des quotes-parts sur la base d'une nouvelle formule de calcul, débouchant sur une juste représentation des pays émergents et en développement au sein du FMI. En attendant, il préconise de soutenir le maintien de l'accès temporaire à l'emprunt bilatéral.