Le paiement de factures d'électricité, abonnements à la téléphonie mobile ou réservation de billetterie de transports, notamment aérien (e-paiement), seront possibles avant la fin du premier semestre en cours, alors que les transactions commerciales électroniques (e-commerce) sont prévues avant fin 2016, a annoncé hier mardi le président de l'Association des banques et établissements financiers (ABEF), M. Mohamed Djebbar. «Les paiements électroniques pour les grands facturiers seront effectifs avant la fin du premier semestre en cours, et les transactions commerciales électroniques avant la fin de l'année», a-t-il indiqué à la radio nationale. «Nous sommes sur le chantier du paiement par carte bancaire, le chantier de la monétique est en cours et c'est pour très bientôt», a-t-il dit avant de confirmer que «le e-paiement va être lancé avant la fin de ce semestre». Il précise en effet qu'il «sera effectif. Il devait l'être y a quelque temps, les derniers réglages sont en train d'être effectués par la Banque d'Algérie». Les premiers concernés «seront les grands facturiers, comme pour les paiements pour l'électricité, la téléphonie mobile, les billets d'avions d'Air Algérie, les transports et les assurances». Ces opérations «seront concernées par la première phase, alors que la seconde phase va concerner tous les autres services, et le e-commerce interviendra dans la troisième phase». Selon M. Djebbar, le «e-paiement pour le e-commerce interviendra dans sept mois environ, en tout les cas avant la fin de l'année, après bien sûr les grands facturiers». Cependant, il nuance que «le e-paiement est conditionné par la loi sur le e-commerce qui est en train d'être examinée». L'autre chantier pour les banques, qui délivrent au compte-goutte cependant les CIB, sera «la généralisation de la monétique de proximité, les TPE (terminaux électroniques de paiement). «Les commerçants doivent accepter d'être payés par carte bancaire», estime-t-il, car dans les faits, les commerçants rechignent à utiliser ce moyen de paiement. «Il y a un grand chantier et on doit distribuer en 2016-2017 quelque 22.000 TPE», a-t-il annoncé en soulignant que quelque 4.000 TPE ont été déjà distribués aux commerçants. «Nous pouvons généraliser ce mode de paiement», et «envisageons de généraliser la monétique à tous les niveaux». «Nous sensibilisons les commerçants sur l'utilité de l'utilisation du TPE, on travaille sur la distribution de la carte bancaire. Les transactions pour le moment ne posent pas de problème particulier, mais ce que nous voulons c'est que les détenteurs de cartes utilisent les TPE et obligent les commerçants à avoir leur TPE». Le président de l'ABEF pronostique que «tout sera fait en principe à fin 2016» pour les paiements électroniques. Interrogé par ailleurs sur la différence des taux d'intérêts appliqués par certaines banques concernant le crédit à la consommation, qui a été réintroduit fin 2015, M. Djebbar a expliqué que «les taux d'intérêt sont librement fixés par les banques». Le taux d'intérêt varie entre 9% et 11% pour le crédit à la consommation qui «est ouvert à toutes les banques, libres à elles de choisir le produit à financer et le taux d'intérêt», rappelle-t-il. Il réfutera une quelconque «exclusivité de certaines banques», notamment étrangères, sur certains produits, dont la voiture Renault. «Diversification des financements de l'Etat» Revenant par ailleurs sur l'opération d'emprunt obligataire dont les souscriptions débuteront le 17 avril prochain pour la «mobilisation des ressources disponibles et endormies dans les tiroirs» pour le financement des projets d'investissement et économiques, selon l'expression du ministre des Finances, M. Djebbar a précisé que «les banques y contribuent par la vente des coupures du Trésor consacrées à cet effet». «Toutes les banques ont reçu les affiches et les outils de communication et les dépliants pour l'information du public», a-t-il expliqué en précisant que «toutes les banques sont concernées par la vente des obligations, mais également les bureaux de poste et les trésoreries de wilaya». Le taux d'intérêt de ces obligations, d'une valeur de 50.000 DA chacune, est de 5% pour un délai de remboursement de trois ans et de 5,75% pour un délai de remboursement de 5 ans. En plus «pour les banques, il y a un taux de rémunération de 1%, c'est une commission qui rémunère l'effort des banques», a ajouté M. Djebbar qui a souligné que «le prêt est ouvert à tout le monde et anonyme, au porteur, ou anonyme ou sur coupure avec un certain nombre d'obligations». Selon le président de l'ABEF, l'objectif de cette opération est de «financer un certain nombre d'investissements à travers le recours à l'emprunt obligataire pour des projets structurants, comme la réalisation de ports, routes et aéroport....». Cet emprunt obligataire est une «une source de diversification des financements de l'Etat», a-t-il dit. Lundi, le ministre des Finances Abdderahmane Benkhalfa a souligné que la souscription au dispositif «Emprunt national pour la croissance économique» est ouverte «à tout le monde sans exception, que ce soit pour les particuliers, entreprises publiques ou privées», alors que le mode de paiement sera effectué selon le choix du souscripteur : par chèque, cash ou par virement.