La bataille de Kirkouk au cours de la quelle 74 combattants du groupe terroriste Daech ont été tués est terminée. « L'attaque est terminée et la vie revient à la normale », a déclaré le gouverneur de la province de Kirkouk, Najmeddin Karin, en précisant que le chef de l'opération de Daech avait été arrêté. La tentative de diversion a finalement échoué. A 170 kilomètres de là, le cap est donc mis sur la mère de la bataille de Mossoul où le plus dur reste à faire. « Tous les ont été atteints jusqu'à présent », rassure Brett McGurk, l'émissaire du président américain pour la coalition internationale, des dizaines de milliers d'hommes convergent au front et ont mené, depuis le 17 octobre, « plus de frappes », alors que la coalition a lancé en 7 jours, 32 raids aériens qui ont permis de détruire 136 positions de Daech, 18 tunnels et 26 véhicules piégés. L'étau se resserre sur la ville de Bachiqa, à environ 25 km de Mossoul, assiégée par les Peshmergas et sur Qaraqosh, la plus grande ville chrétienne d'Irak, en ligne de mire des forces d'élite fédérales. La reconquête de Mossoul ne sera pas de tout repos. Les stratèges, notamment américains, s'attendent à une résistance acharnée dans la forteresse aux tranchées inondées de pétrole et aux véhicules bourrés d'explosifs. Le ciel de Mossoul livré aux incendies s'est assombri pour parer aux assauts aériens de la coalition. Mais le plan de bataille est confronté à la question épineuse de la participation turque fermement rejetée par Baghdad fondamentalement acquis au principe de la libération finale par les Irakiens. « Je sais que les Turcs veulent participer, nous leur disons merci, c'est quelque chose que les Irakiens vont gérer », a affirmé le Premier ministre irakien Haider al-Abadi. « Si un soutien est nécessaire, nous le demanderons à la Turquie ou à un autre pays de la région », soutient-il. Le démenti sans fortraitures a relancé la polémique sur la participation turque « sous quelle forme que ce soit », a tenu a rappelé le porte-parole du commandement conjoint des opérations. Mais, Ankara qui n'entend pas rester à l'écart de la libération de la province de Ninive dont Mossoul est le chef-lieu s'appuie sur la demande des peshmergas et la menace terroriste aux frontières pour légitimer le passage à l'acte. Dimanche, le Premier ministre turc Binali Yildirim avait déclaré que l'artillerie turque avait frappé des positions de Daech dans le nord de l'Irak à Bachiqa. La montée des tensions entre Baghdad et Ankara, pourtant opposée à toute participation de milices chiites ou de groupes armés kurdes affiliés au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a conduit le secrétaire à la Défense américain Ashton Carter à se rendre en urgence à Ankara et à Bagdad pour remettre de l'ordre dans les rangs des alliés et préparer, au-delà de Mossoul, la chute de Raqqa la capitale syrienne de Daech.