L'évacuation de la « Jungle » de Calais, abritant dans des conditions précaires, des milliers de migrants dans le nord de la France, a débuté, hier, en début de matinée. Des migrants ont rejoint le point de rassemblement fixé par les autorités pour l'évacuation du plus grand bidonville de France. Pas moins de 6.000 migrants, venus pour la plupart d'Afghanistan, du Soudan ou de l'Erythrée, doivent être acheminés par autocars vers des centres d'accueil répartis sur tout le territoire français. Cette énorme opération est présentée comme humanitaire par le gouvernement. Quelque 1.250 policiers et gendarmes ont été mobilisés pour assurer le déroulement de l'opération qui a suscité des heurts sporadiques dans la nuit. « Si on arrive à orienter 2.000 à 2.500 personnes lundi (hier, ndlr), c'est très bien », a estimé Didier Leschi, directeur général de l'Office français de l'immigration et de l'intégration. La ministre française du Logement, Emmanuelle Cosse, a critiqué hier la réticence de Londres à accueillir des mineurs isolés au titre du regroupement familial en estimant que « plusieurs centaines » devraient être admis « rapidement » Outre-Manche. Selon elle, « c'est scandaleux » que le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, ait dû « aller à plusieurs reprises en Angleterre faire des interviews au Guardian pour qu'enfin le gouvernement britannique applique le droit international ». Pour ceux qui restent, les autorités françaises disent avoir prévu 7.500 places d'hébergement dans différentes localités. Elles comptent vider la « Jungle » en une semaine.