En Algérie, le cancer de la prostate est la deuxième cause de mortalité chez les hommes après le cancer des poumons. Problème de santé publique, le cancer prostatique est devenu "un souci au quotidien" pour les urologues car il est en progression continue. Connu pour être la maladie de l'adulte âgé, il est admis que 85 % des personnes âgés de 80 ans ont un cancer latent (qui ne se manifeste pas). Cependant, des sujets plus jeunes, âgés de moins de 50 ans, peuvent également développer cette forme de cancer. N'ayant pas de manifestation clinique (asymptomatique), le cancer de la prostate pose un sérieux problème de diagnostic précoce et de traitement pour le patient. Très souvent, le cancer de la prostate évolue sans le moindre symptôme. En effet, contrairement à l'hypertrophie bénigne (adénome), le cancer se développe en périphérie de la prostate à distance de l'urètre. Il n'est donc que rarement responsable de troubles urinaires. A un stade localement évolué, le cancer de la prostate peut entraîner des troubles urinaires : difficultés à uriner, besoins fréquents, sang dans les urines… A un stade très avancé, il peut être responsable de douleurs au niveau de l'anus et du rectum (par compression du rectum) ou de coliques néphrétiques (par compression ou envahissement d'un uretère). Au stade des métastases à distance, il peut engendrer des douleurs osseuses et/ou une altération de l'état général : dégoût des aliments, perte de poids, fatigue. Selon les oncologues, le cancer de la prostate peut être favorisé par plusieurs facteurs, notamment, les antécédents familiaux, l'hérédité, le régime alimentaire (riches en protéines animales, viandes rouges), il existe un risque plus important de cancer de la prostate chez des personnes ayant des indices de masse corporelle trop élevés (obésité), la sédentarité, le manque d'exercice physique et l'obésité sont ainsi retenus comme pouvant avoir une influence sur la survenue de cette maladie et l'espérance de vie des Algériens qui augmente. Pathologie lourde, le traitement du cancer prostatique nécessite la chirurgie et la radiothérapie, il donne des résultats satisfaisants, avec une meilleure qualité de vie lorsque le diagnostic est fait précocement. Des études médicales internationales, montrent que les sujets ayant 3 cas de cancers de parents de premier degré ont un risque plus important de développer cette forme de cancer. L'examen clinique est basé essentiellement sur le toucher rectal et la biopsie. Elle demeure une étape incontournable dans le diagnostic de ce type de cancer. Grâce aux progrès de l'oncologie, l'espérance de vie des sujets atteint de cancer, peut être prolongée jusqu'à 5 ans. Entre 20 et 25 000 diagnostics sont faits annuellement dans le service d'anatomie pathologique du CHU de Mustapha Pacha.