80% des enseignants de grade de maîtres de conférence sont formés dans les domaines des sciences fondamentales, maths, physique et chimie. Ces trois disciplines regroupent à travers toutes les universités du pays un nombre impressionnant d'étudiants en post-graduation. C'est dire l'intérêt qu'accorde la communauté universitaire (enseignants et étudiants) à ces trois spécialités, compte tenu des défis qu'elles sont censées lever pour le développement socio-économique. C'est ce qui explique, aussi, le choix de l'intitulé «La chimie est ses applications industrielles» de la deuxième édition de la semaine nationale de la recherche scientifique ouverte hier au CERIST, en présence du directeur du centre le professeur Nadjib Badache, et le directeur général de la recherche scientifique et du développement technologique, le professeur Hafid Aouarag. La manifestation s'inscrit dans le cadre de l'année internationale de la chimie décrétée par l'UNESCO. Selon les responsables du centre, la chimie du temps de Ibn Sina à Lavoisier a toujours été un évènement extraordinaire dans la vie quotidienne. «Le développement de la société se mesure sur la base des connaissances de sa population», a souligné M. Aouarag, estimant qu'il est temps d'élever le niveau de vulgarisation des connaissances au sein de notre société. C'est l'objectif visé par cette deuxième édition devant se poursuivre jusqu'au 17 mars à l'office Riadh El Feth. Elle vise la démonstration des différentes innovations technologiques en chimie, avec la participation des laboratoires, centres de recherche ainsi que les entreprises activant dans le domaine de la chimie industrielle et des institutions professionnelles. L'Algérie compte de grandes compétences en la matière. «Nos meilleurs chercheurs sont du domaine», a souligné M. Aouarag estimant qui faut leur faire confiance et leur faire appel dans les projets. Dans ce même contexte, il estime qu'il est temps de développer les produits de recherche à même de parvenir à une valeur ajoutée, allusion faite aux recherches réalisées et récompensées en chimie. En 1998, l'Algérie a été classée à la 8e position à l'échelle africaine, en termes de publication et de production scientifique. En 2010, elle s'est positionnée à la 4e place. «Cette courbe exponentielle constitue un bond important pour cette élite formée dans le domaine de la chimie analytique, organique, physique, nucléaire, électrochimie, cristallographie. En termes de publication, l'Algérie est à la deuxième position à l'échelle africaine, conformément à l'indice H. La première publication ayant été primée concerne un article sur le cancer. Le deuxième porte sur la cristallographie (chimie). L'article a été cité au moins 6000 fois, ce qui lui permet de faire l'objet d'une candidature au niveau de la commission Nobel, les normes se fixent à partir de 4000 citations. Faire connaître les avancées de nos chercheurs, figure parmi les objectifs visés par le département de la Recherche scientifique et le CERIST. Un cycle de conférences axées sur les nouveautés scientifiques sera animé durant toute la semaine par des experts algériens et étrangers. Une autre journée d'étude sera consacrée à l'entreprenariat. Elle aura lieu demain au CDTA (Centre de développement des technologies avancées). Les thèmes porteront sur le transfert de technologie, les brevets, inventions, et propriété intellectuelle. Des portes ouvertes sur les institutions de recherche (labos et centres de recherche) seront organisées, mercredi prochain, à travers la projection de films scientifiques et l'animation de conférences. L'objectif étant la valorisation du rôle du chercheur algérien dans la croissance économique.Cette deuxième édition sera clôturée par l'organisation d'une cérémonie de remise de prix aux chercheurs algériens, notamment ceux exerçant dans le domaine de la chimie.