La Russie a maintenu, hier, sa nouvelle pause humanitaire de dix heures dans la métropole syrienne d'Alep. Cependant, cette trêve s'est avérée infructueuse, comme la précédente, et l'ONU a fait savoir qu'elle n'était « pas impliquée » dans « cette annonce unilatérale ». « Les évacuations médicales peuvent seulement avoir lieu si les parties en conflit prennent toutes les mesures pour assurer un environnement approprié, ce qui n'a pas été fait », a affirmé David Swanson, porte-parole du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU. Lors d'un précédent cessez-le-feu de trois jours, décrété par la Russie, il y a moins de deux semaines et soutenu par l'ONU, les huit couloirs humanitaires -* créés pour l'évacuation de civils et de blessés, ainsi que le retrait de combattants des quartiers est d'Alep - étaient restés quasiment déserts. Moscou et les médias étatiques syriens avaient, alors, accusé les groupes rebelles d'empêcher la sortie des civils de ces quartiers est, où vivent plus de 250.000 personnes privées d'aide humanitaire depuis plus de trois mois. Les rebelles ne se sentent pas également concernés par la nouvelle pause. Selon eux, elle vise à alléger les pressions internationales qui pèsent sur Moscou. Profitant de cette situation, ils ont lancé, la veille, une vaste offensive, partie de l'extérieur d'Alep, côté ouest, pour tenter de briser le siège imposé par le régime syrien aux quartiers de l'opposition depuis plus de trois mois. Au moins 12 civils ont été tués, jeudi, et 200 blessés par des tirs de roquettes des insurgés sur les quartiers ouest d'Alep, tenus par le gouvernement, selon l'agence officielle Sana. L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a fait état de quinze morts dont cinq enfants. Les combats ont baissé en intensité dans la nuit de jeudi à vendredi, et le front, à la périphérie ouest, était calme hier matin. Ailleurs en Syrie, un hélicoptère russe a été pris pour cible par des tirs de roquettes rebelles après un atterrissage d'urgence à Palmyre (centre), a rapporté RIA Novosti citant un responsable militaire russe qui a affirmé que l'équipage était sain et sauf. Les terroristes de Daech ont revendiqué cette attaque. Par contre, dans leur fief à Raqqa, ils seront bientôt la cible d'une offensive dirigée par les Forces démocratiques syriennes, a annoncé, jeudi, Talal Sello, porte-parole de cette coalition arabo-kurde soutenue par Washington mais considérée comme organisation terroriste par la Turquie.