Les tirs d'artillerie et les explosions de voitures piégées, qui secouent la ville syrienne d'Alep, depuis le lancement de l'offensive de l'opposition armée vendredi, ont fait au moins 18 morts parmi les forces du régime et 19 parmi les civils. Plus d'une centaine de personnes ont été également blessées selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). L'offensive est partie de l'extérieur de la ville, côté ouest, avec l'appui de 1.500 combattants venus des provinces d'Alep et d'Idleb (nord-ouest). Ils attaquent les quartiers tenus par le gouvernement sur un front de 15 km, selon l'ONG. Les groupes rebelles se sont emparés, vendredi, « de la majorité » du vaste quartier de Dahiyet al-Assad, au sud-ouest d'Alep, à l'exception d'un secteur proche d'une académie militaire, selon la même source. L'OSDH a aussi fait état de nombreux tirs de roquettes sur l'aéroport militaire de Nayrab et l'aéroport international d'Alep, situés dans l'est de la ville mais contrôlés par le gouvernement. De son côté, l'agence officielle syrienne Sana, citant une source militaire, a indiqué que l'aviation syrienne avait mené des frappes sur les positions de la coalition d'opposition armée, Jaich al-Fatah, dans les banlieues ouest et sud d'Alep, rapportant la mort « de plusieurs terroristes et la destruction de leur armement ». Réagissant vendredi à des tirs de roquettes rebelles sur une école d'Alep ouest qui avaient tué trois enfants la veille, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a dénoncé une attaque qui « peut être considérée comme un crime de guerre si elle est délibérée ». Hier, les affrontements se poursuivaient à la périphérie ouest de la ville. En réaction à l'avancée rebelle, l'armée russe a annoncé avoir demandé à Vladimir Poutine de reprendre les raids aériens sur Alep, mais le président russe a jugé que ce n'était « pas opportun ». Selon le Kremlin, Poutine estime plutôt qu'il est « nécessaire de prolonger la pause humanitaire » entamée le 18 octobre à Alep. Depuis le 30 septembre 2015, la Russie fait intervenir son aviation pour soutenir le président syrien, qui a lancé, le 22 septembre une offensive pour reprendre les quartiers aux mains des « terroristes ». De son côté, la Russie a toujours dit frapper des « cibles terroristes ». Ces deux alliés affirment que Jaich al-Fatah regroupe des rebelles et des combattants de Fateh al-Cham et se demandent comment faire pour distinguer les rebelles des terroristes.