Le secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix de l'ONU, Hervé Ladsous, a fait un compte rendu de sa dernière visite au quartier général de la Minurso à Laâyoune occupée et aux camps de réfugiés sahraouis. Ce briefing intervient deux semaines après celui tenu, le 18 octobre dernier, par l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU, Christopher Ross, sur l'état du processus onusien au Sahara occidental. Les Etats-Unis avaient proposé au cours de cette dernière réunion de dépêcher une mission au Sahara occidental en vue d'accélérer le processus de l'ONU pour le règlement du conflit. L'ONU se heurte au refus du Maroc de coopérer avec son émissaire Christopher Ross, le considérant toujours comme persona non grata dans les territoires sahraouis occupés. Outre cet obstacle, le Bureau permanent du secrétariat national du Front Polisario avait dénoncé, à la veille de la récente visite de Ladsous, les entraves du Maroc au processus de négociations mené par l'ONU entre les deux parties au conflit en vue de trouver une solution permettant au peuple sahraoui d'exercer son droit à l'autodétermination. Au niveau continental, le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine, a affirmé lors d'une séance annuelle, tenue dernièrement à Addis-Abeba, que l'expulsion des membres de la Minurso est « une démarche qui menace la paix régionale, entrave les efforts régionaux et internationaux et gèle le processus de paix ». Un accent particulier a été mis sur l'évaluation de l'action de la Minurso, gelée depuis mars dernier suite à l'expulsion par le Maroc de la composante civile des missions onusienne et africaine. Et mercredi dernier, plusieurs agences humanitaires ont demandé aux bailleurs de fonds de continuer leur soutien aux réfugiés du Sahara occidental. Le Programme alimentaire mondial, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés et le Fonds des Nations unies pour l'enfance ont déclaré que « depuis plus de 40 ans, les réfugiés sahraouis vivent dans des conditions extrêmement difficiles... Ils restent fortement tributaires de l'aide humanitaire extérieure ». La Conférence internationale de Copenhague appelle à décoloniser le territoire sahraoui Dans le même élan de solidarité, les participants à la Conférence internationale de Copenhague sur le Sahara occidental ont appelé à la décolonisation de ce territoire étant le dernier cas de colonisation en Afrique. Ils ont abordé les aspects juridiques du Sahara occidental en tant que question de décolonisation et dont la résolution passe inéluctablement par l'organisation d'un référendum d'autodétermination sous les auspices de l'ONU, a rapporté hier l'Agence de presse sahraouie SPS. Les conférenciers ont aussi dénoncé le pillage illicite par le Maroc des richesses naturelles du Sahara occidental en violation du droit international. Ils ont enfin appelé au démantèlement du mur marocain de la honte qui divise le Sahara occidental et son peuple en deux parties et menace la vie des nomades et leurs cheptels en raison des millions de mines antipersonnel implantées autour du mur par les forces armées marocaines.