Après l'affaire des e-mails d'Hillary Clinton, voici venir le temps de l'incurie de Washington Bridge affectant la fin de la campagne républicaine déjà mortifiée par le scandale des propos obscènes proférés par Donald Trump sur les femmes. Le gouverneur du New Jersey, candidat à l'investiture suprême avant de rallier le milliardaire, est à son tour éclaboussé par la condamnation de deux de ses collaborateurs accusés, en 2013, d'avoir fermé deux des trois voies d'accès d'un pont, l'un des plus fréquentés au monde, créant des embouteillages gigantesques pendant plusieurs jours, en représailles au refus du jeune maire démocrate, Mark Sokolich, de Fort Lee, une commune qui se trouve à l'entrée du Washington Bridge, de soutenir le gouverneur en vue de sa réélection en 2014. Dans cette campagne houleuse, qui de Hillary ou de Trump, présentant deux voies diamétralement opposées, sortira indemne de ce duel à rase campagne ? Après une percée remarquable, la démocrate s'est fait rattraper sur le fil par son rival républicain qui a réussi à inverser la tendance, porté par un rebond soudain dans les Etats-clés qui lui font croire qu'une surprise est possible mardi soir. « Je veux que l'establishment corrompu de Washington entende les mots suivants : quand nous l'emporterons le 8 novembre, nous allons curer le marigot », a-t-il lancé. Au bout d'un long marathon qui a duré près de 23 mois, les sondages se resserrent sur Hillary Clinton en perte de vitesse (7 points d'avance le 18 octobre à 2,4 points au niveau national). Le coude-à-coude relance de plus belle la chasse dans la douzaine d'Etats-clés, Floride (29 grands électeurs), Pennsylvanie (20), à l'Ohio (18), Géorgie (16), Caroline du Nord (15), Virginie (13), Arizona (11), Colorado (9), Nevada (6), New Hampshire (4) et Iowa (6). La course infernale aux meetings annonce Hillary dans la journée du samedi du côté de Miami et, plus tard dans la soirée, à Philadelphie, pour assister au concert de la star afro-américaine Katy Perry, appelée à la rescousse dans le prolongement du coup d'envoi donné par Pharrell Williams, jeudi soir en Caroline du Nord, Jay Z et Beyoncé, vendredi soir dans l'Ohio ? La candidate démocrate qui veut ratisser large dans les rangs des jeunes et des minorités a décrété la mobilisation générale. Elle est soutenue à bras le corps par le président Obama qui sera également accompagné par sa femme Michèle, pour le dernier meeting de demain, le vice-président Joe Biden, l'ancien président Bill Clinton, le sénateur Bernie Sanders, la sénatrice Elizabeth Warren et Chelsea Clinton, alors que son colistier Tim Kaine, s'emploie à l'Arizona Etat-clé frontalier du Mexique où Mme Clinton est distancée, a séduire les électeurs en prononçant un discours en espagnol. « Le changement est inévitable. Les choses vont changer. La question est : quel changement choisirons-nous », a martelé la candidate démocrate. De son côté, en tournée en Floride, au Colorado, en passant par la Caroline du Nord et le Nevada, Donald Trump ne compte pas lâcher prise dans ce qu'il considère comme un combat inévitable contre l'establishment. A près de 450 km à l'est de Cleveland, devant 13.000 personnes, la réplique cinglante de Donald Trump a fusé. « Et au fait, je n'ai pas eu besoin d'amener Jennifer Lopez ou Jay Z, je suis ici tout seul ! », a-t-il ironisé. Et pour mieux contenir les conséquences des dérapages incriminant son mari, Melania Trump a tenu son premier discours plaidant pour « une meilleure façon de nous parler, d'être en désaccord, de nous respecter » et dénonçant le harcèlement sur internet en réponse aux attaques de Hillary Clinton sur les tweets insultants. Le mal est-il fait ?