La candidate démocrate, Hillary Clinton, passe à l'offensive Hillary Clinton a accusé vendredi Donald Trump d'être une «menace» pour la démocratie, tandis que ce dernier devait révéler hier les premières mesures qu'il comptait prendre en cas de victoire. Mme Clinton a rappelé les paroles récentes du candidat républicain à la Maison-Blanche: «Il a refusé de dire qu'il respecterait le résultat de cette élection (...) En faisant cela, il menace notre démocratie», a-t-elle lancé. Mme Clinton, à qui les sondages donnent une nette avance au plan national, faisait campagne dans l'Ohio, Etat industriel toujours très disputé, et dans lequel elle est désormais au coude-à-coude avec Donald Trump - qui était dans ce même Etat jeudi. Aucun républicain n'a gagné la Maison-Blanche sans l'Ohio, dans l'histoire récente. «Ensemble nous devons soutenir la démocratie américaine», a insisté la candidate démocrate à la succession de Barack Obama. «Il se passe quelque chose de vraiment fantastique en ce moment; les gens se rassemblent (...) pour rejeter la haine et les divisions», a-t-elle poursuivi, en affichant sa volonté d'être la présidente de «tous les Américains». De son côté, Donald Trump a, lors de deux meetings, l'un en Caroline du Nord (est) et l'autre en Pennsylvanie (nord-est), décrit une Amérique en déclin, et promis qu'une fois élu, «nous recommencerons à faire des choses aux Etats-Unis» pour «rendre la nation à nouveau riche». Hier, ont annoncé les responsables de sa campagne, M. Trump devait dévoiler son plan pour les cent premiers jours de sa présidence. Il compte le faire à Gettysburg, en Pennsylvanie, site d'une des plus terribles batailles de la Guerre civile et, ensuite, d'un grand discours d'Abraham Lincoln, peut-être le plus connu de tous les discours politiques de l'histoire américaine. «M. Trump parlera à tous les Américains de sa vision positive pour remettre l'économie sur pied et rendre le gouvernement au peuple et il présentera les mesures qu'il prendra dans ses 100 premiers jours», a expliqué le directeur de politique nationale de la campagne Trump, Stephen Miller. A deux semaines et demie de l'élection, tous les indicateurs semblent au vert pour Mme Clinton. La moyenne des derniers sondages au niveau national donne à la démocrate une avance de six points (45,2% contre 39,2%). Et elle est en tête dans 10 des 13 Etats-clés du scrutin, notamment en Floride (sud-est), Pennsylvanie, Michigan (nord) et Caroline du Nord. Donald Trump a choqué même son propre camp en refusant de s'engager à reconnaître le résultat de l'élection présidentielle lors du débat de mercredi: un fait sans précédent dans les annales politiques américaines, qui lui avait déjà valu jeudi d'être accusé par le président Barack Obama de «saper notre démocratie». Le camp Clinton espère désormais une victoire massive le 8 novembre, caressant aussi l'espoir de reprendre une partie du Congrès actuellement aux mains des républicains. Tous les poids lourds démocrates sont mobilisés sur le terrain pour cette dernière ligne droite. Vendredi, Bill Clinton a entamé un voyage en bus de deux jours en Floride. Barack Obama s'était déjà rendu jeudi dans cet Etat-clé du sud-est, et sera dimanche dans le Nevada (ouest). La Maison-Blanche a indiqué qu'elle entendait multiplier les interventions pour prévenir tout risque d'apathie dans son camp. «Nombre d'éléments montrent que la plupart des Américains soutiennent les idées du camp démocrate. Le défi aujourd'hui est de s'assurer que ces électeurs s'expriment bien dans les urnes», a souligné son porte-parole Josh Earnest. Depuis plusieurs jours, Donald Trump dénonce une élection qui sera selon lui «truquée» - d'où son refus de s'engager à en reconnaître le résultat sauf s'il gagne. Il apparaît de plus en plus seul. En public, il ne peut plus guère compter que sur le soutien de son équipe resserrée, de sa famille et de l'ancien maire de New York (nord-est), Rudy Giuliani. Même le gouverneur du New Jersey (nord-est), Chris Christie, pourtant chargé d'organiser sa transition si Donald Trump l'emporte, a semblé prendre ses distances ces derniers jours, refusant de répondre à une journaliste lui demandant s'il était fier de la campagne Trump.