Il a eu déjà de premiers contacts téléphoniques avec la Britannique Theresa May « invitée à lui rendre visite aussi vite que possible ». Une rencontre avec le chef du gouvernement japonais est aussi envisagée la semaine prochaine. Après un discours conciliant dès son élection, le républicain a donné jeudi un signe fort de sa volonté d'endosser son costume de président lors de sa première rencontre en tête à tête avec Barack Obama. « C'était un grand honneur d'être avec vous », a déclaré sur un ton très posé, presque intimidé, le magnat de l'immobilier. Il a même évoqué une « bonne alchimie » avec le président Obama. Ce dernier a évoqué « une excellente conversation » avec celui dont il a répété, en campagne, qu'il représentait une menace pour la démocratie américaine. « Nous voulons faire tout ce que nous pouvons pour vous aider à réussir », a-t-il ajouté. Toutefois , l'élection de Donald Trump, 70 ans, a du mal à passer pour une bonne partie de l'Amérique, notamment les jeunes. Des milliers de personnes ont, à nouveau, manifesté jeudi dernier dans plusieurs villes. « Je n'ai pas élu la haine à la présidence », pouvait-on lire sur des pancartes brandies à Baltimore, près de Washington. « Pas mon Président ! », scandaient quelque 300 personnes. Sur la côte ouest, traditionnellement démocrate, plusieurs centaines d'étudiants ont aussi manifesté à San Francisco et Los Angeles où certains brandissaient des panneaux affirmant « L'amour écrase la haine ». Des rassemblements ont aussi été signalés à New York, Chicago, Denver ou Dallas. Donald Trump a dénoncé sur Twitter des « manifestants professionnels poussés par les médias ». Outre la constitution de son équipe, l'homme d'affaires n'a jamais été élu et parti en solitaire à la conquête du pouvoir, doit aussi d'ici janvier 2017 s'allier les caciques du parti républicain qui contrôle le Congrès. Son élection et le séisme politique qu'elle a provoqué ont manifestement fait disparaître les réserves que certains avaient exprimé sur le style et le discours d'un candidat régulièrement taxé de xénophobie et de sexisme. « J'espère que tout le monde a pu voir ce Donald Trump, dont nous savions depuis le début qu'il serait à la hauteur de la fonction », a assuré à la chaîne CNN le président du parti républicain. Le 45e président des USA, qui prendra officiellement ses fonctions le 20 janvier 2017, a rencontré les deux hommes qui seront chargés de transformer en lois son programme : Paul Ryan, président de la Chambre des représentants, et Mitch McConnell, chef de la majorité au Sénat. La victoire de Trump menace, notent les analystes, le bilan de Barack Obama (climat, assurance-santé, libre-échange...). Une fois la sidération passée, la Bourse a rapidement repris ses esprits. Le Canada et le Mexique se disent prêts à renégocier l'Accord de libre-échange nord-américain. La commissaire européenne au Commerce a indiqué, également, hier s'attendre à une « pause » dans les négociations sur le TTIP, accord de libre-échange entre l'UE et les Etats-Unis. « Maintenant, il y a un nouveau président élu, nous ne savons pas exactement ce qui va arriver. Il y a de bonnes raisons de croire qu'il y aura une pause », a-t-elle admis. « Il se peut que cela ne soit pas la plus grande priorité pour la nouvelle administration américaine », a reconnu la commissaire. Donald Trump avait plaidé durant sa campagne pour un retour à davantage de protectionnisme aux Etats-Unis. Passera-t-il à l'acte ?