Les stigmates des inondations de Bab El-Oued, un certain 10 novembre 2011, ont totalement disparu. Aucune trace du « samedi noir », où les précipitations avaient enregistré 13 millions de mètres cubes, dont près de 80% sont déversés dans la nature, soit 260 mm en moins de sept heures. Des inondations qui ont fait plus d'un millier de personnes et des dizaines de disparus. Cette catastrophe n'est plus qu'un mauvais souvenir. Le quartier offre, aujourd'hui, un nouveau visage. Plusieurs dispositions ont été prises par les pouvoirs publics depuis pour la prévention des risques des grandes catastrophes, notamment les inondations. L'Etat a su tirer les leçons de ces évènements dramatiques. La construction en zones inondables a été strictement interdite. Les pouvoirs publics ont adopté plus de rigueur dans l'interdiction des constructions dans les parties vulnérables. En outre, une vaste opération de relogement des familles occupant des habitations précaires a été lancée. « Elle contribue à réduire les risques et les dégâts en cas de catastrophes », nous a-t-on précisé à la wilaya d'Alger. Mais le plus important, une nouvelle politique de prévention des risques et des catastrophes a été instaurée. En effet, un système d'alerte a été mis en œuvre. Ce système permet d'avoir des prévisions pour mobiliser les moyens et alerter les populations face à une catastrophe naturelle. L'information des citoyens est une préoccupation majeure des autorités. Pour le sous-directeur de l'information et des statistiques de la DGPC, le colonel Farouk Achour, les inondations de Bab El-Oued ont été une grande expérience sur le plan de l'intervention et de la prévention, comme lors du séisme ayant affecté Boumerdès et les inondations de Ghardaïa, Béchar et de certaines wilayas du Sud. « Des détachements de renfort et de première intervention (DRPI), des unités spécialisées d'intervention, ont été créés pour intervenir dans des situations complexes et critiques. Les catastrophes ont conduit à une démarche multiple, favorisant la prévention et la prévention », a-t-il estimé. Il a souligné la coordination et l'organisation entre les différents services. « Le dispositif est basé sur l'anticipation, la prévention et l'intervention rapide. » Il a expliqué que la Direction générale de la Protection civile, dès la réception d'un bulletin météo spécial, alerte tout de suite les autorités locales afin de prendre les dispositions nécessaires et urgentes pour éviter les risques. « Notre rôle principal consiste en la préparation de la population à travers l'information. Les chargés de communication au niveau des wilayas interviennent à travers les radios locales pour faire face aux éventuels risques », a-t-il dit. Ce travail de proximité a été efficace, selon l'officier supérieur, qui a fait référence aux inondations de Berriane, à Ghardaïa, et de Béchar. « Les populations ont été informées 12 et 36 heures avant les inondations, ce qui a permis de limiter les dégâts humains et matériels. » Notre interlocuteur a également rappelé la mise en place d'un dispositif adapté à l'occasion de la saison hivernale, qui consiste en la mobilisation des équipements nécessaires et des moyens ainsi que les unités d'intervention déployées dans les points noirs et l'intensification des exercices et manœuvres. Mais la communication reste le moyen le plus efficace pour prévenir la catastrophe.