"La tragédie du 10 novembre 2001, qui a endeuillé Bab El-Oued ainsi que le séisme qui a secoué Boumerdès, nous a permis de mettre en place un dispositif de prévention contre les catastrophes naturelles". C'est du moins ce qu'a déclaré, hier, le ministre l'Intérieur, M. Yazid Zerhouni, en marge de la cérémonie commémorative des inondations meurtrières du 10 novembre 2001 à Bab El-Oued. Selon lui, ces douloureuses expériences ont été des leçons retenues, elles ont permis d'alléger les répercutions des dernières inondations, notamment, celles de Béchar et de Ghardaïa. En effet, les désastreuses catastrophes naturelles précédentes ont permis de dévoiler à quel point était importante la prévention. "Il s'agit d'abord de nous organiser pour avoir un système d'alerte qui permettrait d'avoir une prévision suffisamment éloignée dans le temps afin de mobiliser les moyens et alerter les population à temps", a-t-il ajouté. La crue de Ghardaïa, aux dires du ministre, aurait pu causer la mort de milliers de personnes, "si ce n'est l'existence du dispositif d'alerte que nous avions mis en place, notamment, l'amélioration des services météologiques qui nous ont permis d'alerter la population de la wilaya 24 heures avant". En dépit de tous les efforts consentis, "nous sommes encore loin de la mise en place d'un système de prévention efficace", a-t-il indiqué. Cependant, le point faible qui a été relevé, selon Zerhouni, est au niveau de l'organisation et la préparation de la population. Cela veut dire que "le citoyen doit être préparé à une survie autonome pendant un nombre minimum de jours en attendant que les secours puissent parvenir". Il faut dire que l'heure est donc à la prévention et à l'aménagement. Depuis la catastrophe de Bab El-Oued, en novembre 2001, les inondations sont devenues un risque naturel de premier plan auquel il faut appliquer une politique de prévention pour éviter le pire. L'Etat vient de débloquer une enveloppe financière de 50 milliards de DA (c'est-à-dire plus de 600 millions d'euros au cours actuel) pour prévenir les villes des inondations liées aux changements climatiques. L'annonce en a été faite par le ministre des Ressources en eau. Ce programme touchera douze villes particulièrement menacées par les crues torrentielles. Pour cette nouvelle carte identifiée, le ministère a dégagé un budget de 50 milliards de dinars, et ce pour un programme à réaliser en 2009 et 2010. Toutes les opérations de protection seront achevées au plus tard en 2010, selon le même responsable qui a indiqué que des instructions ont été données pour accorder une grande priorité à la protection des villes contres les inondations. Le ministère ne se limite pas seulement à la protection, mais s'investit également dans l'aspect préventif. Pour ce qui est de la prise en charge et la réparation des dégâts pour effacer les séquelles et relancer les activités dans les zones touchées, notamment par les dernières inondations. C'est l'Etat qui prendra en charge, à travers le Fonds national des calamités naturelles et risques technologiques majeurs, les aides aux sinistrés non assurés et les aides complémentaires légales aux sinistrés assurés, y compris parmi les opérateurs économiques. Quelque 60 déclarations de sinistres ont été déposées auprès de la Caisse régionale de mutualité agricole (CRMA) de Ghardaïa (50 dossiers de véhicules, 5 dossiers de cas de décimation de cheptel dans et 5 dossiers d'assurance sur les habitations et locaux). A Ghardaïa, il y a environ 500 contrats d'assurance contre les risques de catastrophes naturelles (Catnat) alors que ce nombre devrait se situer au moins entre 15 000 et 20 000. En dépit de son caractère obligatoire, la Catnat enregistre un niveau de couverture faible, au niveau national, de l'ordre de 5%. Un travail de sensibilisation est plus qu'impératif. Sur un autre volet le ministre de l'Intérieur n'a pas raté l'occasion de répondre aux dernières déclarations du roi du Maroc par lesquelles il a accusé Alger de freiner le processus de construction de l'Union du Maghreb arabe (UMA). Yazid Zerhouni, a estimé que "personne ne peut accuser l'Algérie de manœuvres ou de tentatives de balkanisation du Maghreb arabe. L'histoire démontre que de telles accusations sont infondées". "Nous avons toujours rêvé de l'édification d'un grand Maghreb arabe et nous avons toujours lutté pour cet idéal", a-t-il ajouté. "La véritable question qui devrait être posée est quel Maghreb arabe veut-t-on édifier. S'agit-il d'édifier un Maghreb au service de ses peuples, ou s'agit-il alors d'autre chose aux objectifs obscurs ?" s'est interrogé le ministre.Enfin, M. Zerhouni a indiqué que le dossier relatif au nouveau découpage administratif sera examiné bientôt par le gouvernement.