Après une courte interruption de 20 jours, les rencontres de l'Anep sont de retour à la librairie Chaïb Dzaïr. Sid-Ali Sekhri, consultant à l'entreprise, a fait, samedi dernier, un bilan des animations de l'Anep au 21e Sila. Quatre conférences sur la situation géopolitique dans le monde et le printemps arabe ont été tenues. Majed Nehmé, directeur de la revue Afrique-Asie, Ahmed Bensaada, professeur de physique à l'université de Montréal et chercheur en sciences pédagogiques, Michel Raimbaud, ancien ambassadeur de France au Soudan, Richard Labévière, journaliste et écrivain français, ont été invités à cet effet. Une cérémonie en hommage à la moudjahida Zahra Lallmania et aux militants d'origine étrangère a été également organisée. Sekhri a évoqué, à l'occasion, une série d'ouvrages exposés par différentes maisons d'édition nationales et étrangères et traitant de l'histoire de l'Algérie. A ce sujet, il a annoncé que « l'Anep consacrera le mois de novembre à la thématique de l'écriture de l'histoire et au rôle des maisons d'édition ». Des conférences-hommages, ventes-dédicaces et de rencontres se tiendront. Demain, Mme Zoubida Maamria évoquera « le rôle des femmes algériennes pendant la guerre de libération ». Revenant sur le Sila, l'Anep a organisé 31 ventes-dédicaces, 5 conférences et 9 émissions de télévision au niveau de son stand au décor original. Il dira que « c'était un moment formidable. Il y a quinze ans, j'étais contre car un salon du livre détruit une librairie. Deux ans plus tard, j'ai changé d'avis, je me suis rendu compte qu'un salon règle un vrai problème. La librairie intimide le lecteur quelque part mais le salon met le livre à la portée de tous » . L'écriture de l'histoire, fer de lance des éditeurs Sekhri a mis ensuite en exergue l'engouement particulier des visiteurs pour le livre d'histoire. « J'ai constaté que l'histoire est devenue un élément important dans le catalogue des éditeurs et s'ils investissent dans ce créneau, une demande existe », a-t-il constaté. Selon lui, « les lecteurs qui s'intéressent à l'histoire ont la quarantaine et plus ». Certains éditeurs ont indiqué que les gens s'intéressent davantage à l'histoire lorsqu'elle est romancée, « séduisante » et « plus accessible ». Il rebondit sur un autre sujet, la faible participation de la femme algérienne à l'écriture de l'histoire de la guerre de libération. « Elle est subjective, du coup, elle ne peut pas écrire l'histoire d'une manière objective », a-t-il estimé. Saadia Serguine, professeur d'histoire à l'université de Bouzaréah s'attardera sur l'édition. « Il y a beaucoup de thèses à l'université qui ne sont pas publiées », indique-t-elle. « Les éditeurs ne sont pas très prenants du genre. Ils sont intéressés par les mémoires des acteurs de la révolution », a-t-elle déploré. Fouad Soufi, historien et chercheur au CRASC d'Oran, a affirmé que « dans tout travail d'historien, il faut commencer par faire une bibliographie. Qui a écrit sur quoi ? Une fois établie, on se rend compte de la participation des hommes et des femmes à l'écriture de l'histoire de la guerre de libération nationale ». Soufi suggère de prendre en considération l'exemple des autres pays en dotant chaque université d'une maison d'édition pour faciliter la publication des thèses.