La logistique dans les exportations, le transit et l'entreposage est encore au stade « primaire » en Algérie, selon le PDG du groupe Logitrans, Boualem Kini. Lors d'une conférence de presse organisée hier au Centre international des conférences (CIC) d'Alger, le PDG de cette entreprise de transport de marchandises et de logistique a soutenu que la sensibilisation et la formation dans ce créneau sont plus que nécessaires. D'où l'organisation d'un symposium international sur la translogistique, le transit et l'entreposage des marchandises, les 26 et 27 novembre prochain, au CIC et auquel participeront 2.000 professionnels, dont 250 entreprises. Les organisateurs de cet événement, l'entreprise spécialisée dans la stratégie, Abouabcom, et l'entreprise IBC, versée dans le consulting, soulignent qu'il s'agira de donner la possibilité aux professionnels de la logistique de partager leur expertise et expérience avec les entreprises qui en ont besoin. « La logistique pratiquée actuellement en Algérie se limite à répondre aux besoins des distributeurs. Nous avons un surcoût en termes de logistique qui va de 30 à 40%. Notre ambition est de réduire ce coût jusqu'à 15% », indique Kini. Il a assuré qu'une bonne logistique conduira à un bon recouvrement des impôts, à une meilleure maîtrise du flux des marchandises et à moins de spéculation. La directrice d'IBC, Yasmine Moussaoui, a assuré que cette rencontre, placée sous le haut patronage du ministère des Travaux publics et des Transports et sous le parrainage du ministère du Commerce, favorisera le réseautage de distribution entre le nord et le sud de l'Algérie. « Il y a des produits algériens qui sont disponibles à Tokyo mais pas au sud de l'Algérie. Notre ambition, en organisant ce symposium, est d'outiller nos entreprises pour maîtriser toute la chaîne logistique », confie-t-elle. Elle ajoutera, dans ce contexte, qu'un programme de formation sur la logistique sera lancé, en 2017, au profit des entreprises. « Des workshops de formation en logistique seront organisés tout au long de l'année prochaine. Nous allons d'abord recenser les lacunes dans le domaine et établir ensuite un programme de formation qui soit adapté aux besoins des entreprises », explique-t-elle. La directrice générale d'Abouabcom, Hind Benghanem, évoque, quant à elle, une « philosophie de logistique » qu'il faudra instaurer à partir de ce symposium qui répondrait aux besoins de l'économie nationale, en matière d'exportations notamment. D'ailleurs, poursuit-elle, tout ce qui a trait aux préoccupations économiques actuelles, la distribution, l'industrie automobile, la production, la logistique à l'export... sera abordé lors de cette rencontre sous forme de workshop. Parmi les contraintes logistiques en Algérie, Safi Lazreg, DG de la société Numilog, spécialisée dans la logistique du transport, cite le manque « d'éducation » du marché algérien en matière de logistique, d'infrastructures et l'état du réseau routier. « Il faudra redonner sa considération originelle au transporteur logisticien. C'est un partenaire à part entière, car sa mission consiste à régler les problèmes de toutes les parties. C'est le trait d'union entre le producteur et le consommateur. L'industriel doit redonner sa vraie valeur à ce partenaire », estime-t-il. Le PDG de Logitrans affirme, pour sa part, qu'il existe des solutions logistiques tout à fait réalisables dans l'immédiat, à condition d'avoir la volonté et la détermination de le faire. « Ce symposium est une preuve de notre détermination. Par ailleurs, la tutelle nous a chargé de réaliser, dans les temps qui viennent, quatre plateformes logistiques pilotes en Algérie, dédiées à la formation et à l'exportation. En plus d'un port logistique à Constantine et des ports secs à Oran et à Annaba », fait-il savoir en annonçant la mise en place d'un autre plan de développement de la logistique à l'horizon 2020.