Dans « Zaâtcha 1849 », paru aux Editions Anep, notre confrère Mohamed Balhi s'attarde sur la genèse et le développement d'événements qui virent un chef religieux dans la région de Biskra, Cheikh Bouziane, son fils et Moussa El Derkaoui porter l'étendard de la résistance à l'envahisseur. L'auteur, ancien journaliste à Algérie Actualités et consultant à l'Anep, a présenté son ouvrage hier au forum d'El Moudjahid lors d'une conférence organisée par l'association Machaâl Echahid. Il s'agissait aussi d'appuyer une demande officielle de restituer ces restes mortuaires. L'auteur, lui-même natif de Biskra, dira qu'enfant, il ignorait tout de la révolte de Zaâtcha. « En 2002, lors d'un exercice militaire à Saint Cyr, les Français avaient exhumé le nom de Zaâtcha car, eux, ils n'oublient pas leur histoire », a-t-il déclaré. Ses recherches ont commencé à partir de là. Dans jeunesse, le cheikh Bouziane était porteur d'eau à La Casbah d'Alger, métier qu'exerçaient les Biskris établis en nombre dans la vieille médina. Il a évoqué ensuite la révolte contre le roi français Louis Philippe en 1848 et l'abdication de son fils. La France, explique-t-il dans le livre, a voulu imposer un impôt sur le palmier, ce qui attisa la colère des habitants. Des combattants venus des régions d'Ouled Naïl, de M'sila, de Boussaâda et du sud des Aurès ont participé à l'insurrection. « Le 26 novembre 1849, les forces d'occupation coupent les têtes de Cheikh Bouziane, de son fils et de Moussa El Derkaoui. Elles furent exposées au souk de Biskra », raconte-t-il. Résistants sans sépulture Présente, l'avocate Benbraham a déclaré que les corps d'environ 2.000 Algériens sont actuellement conservés au Musée d'histoire naturelle de Paris. « On a prétendu que ces restes humains ont été transportés en France et confiés au docteur Vital, un médecin militaire français, pour des études scientifiques », a-t-elle expliqué. Après la mort de ce dernier, sa famille en a fait don au Musée de Paris où ils sont conservés. Peut-on les restituer ? Oui, répond-elle à condition de faire vite avant que les lois ne changent. L'avocate fait référence au texte qui a permis la restitution des restes de chefs maoris au début de l'année en cours. « La loi française exige seulement des démarches de leurs descendants », précise-t-elle. « Les descendants des cheikhs Bouziane et Boubaghala sont là et nous sommes à la recherche d'autres. » Selon elle, « 37 cranes sont identifiés ». Une vaste campagne est lancée pour la restitution de ces restes. Des députés, l'UGTA, l'UNFA et Sid Ahmed Moubarak Ben Allal, descendant du cheikh Mohamed ben Allal, bras droit de l'émir Abdelkader, ont soutenu cette démarche.