« Ces sites touristiques sont désormais rouverts grâce à la mobilisation des services de sécurité, notamment l'Armée nationale populaire qui veille sur la sécurité et la stabilité du pays. Cela permettra de relancer et promouvoir le tourisme saharien », a répondu le ministre aux opérateurs du tourisme lors d'une réunion au siège de la wilaya. Cette décision a été longuement applaudie par les gérants des agences du tourisme présents, qui ont soulevé ce problème dans leurs interventions. Il s'agit des sites de Tefdest, la boucle d'Assekrem, le village de Tehnet et Idles et la partie est du Tassili-Ahhagar. De même pour le problème de l'octroi des visas aux touristes étrangers. « C'est un grand problème qui a été pris en charge par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Une commission mixte a été installée, composée de représentants des ministères de l'Intérieur et des Affaires étrangères », a indiqué le ministre. En outre, Nouri a informé les opérateurs que des ateliers ont été ouverts au niveau de son département « pour revoir le système juridique et organisationnel du secteur », tout en soulignant la priorité donnée aux allégements des procédures administratives. « Il n'est pas normal qu'un gérant d'une agence de tourisme renouvelle son agrément tous les trois ans, c'est inadmissible, ou de déposer un dossier de 16 documents pour créer une agence de tourisme. Cet avant-projet sera présenté au gouvernement bientôt », a-t-il révélé. Le ministre a déploré la faiblesse de l'activité touristique en Algérie. « Quatre millions d'Algériens se déplacent à l'étranger pour passer leurs vacances. Chaque touriste algérien sort en possession de 500 euros, c'est une grande perte pour notre économie et ces Algériens ignorent leur pays et les destinations touristiques locales. Nous devons relancer ce secteur stratégique et dynamique. Nous sommes ici pour trouver des solutions durables et efficaces. Une réunion nationale sera tenue avec tous les opérateurs très prochainement », a-t-il annoncé. Evoquant le volet développement, Nouri est longuement revenu sur le projet du siècle à In Salah, en l'occurrence l'alimentation en eau potable, citant également des projets dans les secteurs de la santé, de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur, le raccordement au gaz naturel. « Ces projets, qui s'inscrivent dans le cadre du développement local, reflètent l'intérêt qu'accorde le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à la région du Grand-Sud », a-t-il dit. L'activité touristique arrêtée depuis 2010 Dans leurs interventions, des opérateurs du secteur ont indiqué que le tourisme saharien est confronté aujourd'hui à plusieurs difficultés. L'activité s'est carrément arrêtée depuis le mois de février 2010, ont déploré, hier, des opérateurs touristiques lors d'une réunion avec le ministre du Tourisme, Abdelouahab Nouri, en présence de la ministre déléguée chargée de l'Artisanat, Aïcha Tagabou, et du wali de Tamanrasset. Dans son intervention, le secrétaire général de l'Association des agences de voyages et de tourisme (AAVT) de la wilaya de Tamanrasset, et directeur de l'agence de voyages Moula Moula, Abdelkrim Benabdelkrim, a évoqué les mesures draconiennes imposées pour l'obtention d'un visa ainsi que la fermeture des sites les plus prisés par les touristes, notamment le Tassili Hoggar, Mertoutek, Tefdest et le croissant Tam-Djanet, dans la wilaya d'Illizi. Le SG de l'AAVT de Tamanrasset a plaidé pour l'ouverture de ces sites pour une relance effective du tourisme saharien. Il a également estimé que le visa doit être délivré sur une simple invitation des agences de voyages comme par le passé. « La dette fiscale constitue aussi un handicap sérieux pour les opérateurs et son effacement contribuera à la promotion du tourisme », a-t-il soutenu. Les opérateurs de tourisme ont plaidé, lors de cette réunion, pour la création d'un conseil consultatif du tourisme saharien et un fonds spécial pour promouvoir cette activité, vu que le tourisme passe pour être l'un des secteurs économiques les plus sensibles et relativement vulnérables. « Ce fonds est appelé à être un facteur de développement et une aide aux investisseurs locaux dans les domaines du tourisme et de l'artisanat », a déclaré, pour sa part, Ali Sebgag, membre de l'Office local du tourisme. Il a également proposé la création d'un poste de conseiller du ministre ou secrétaire d'Etat dans le tourisme saharien ainsi qu'une école supérieure de tourisme saharien dans une filière spécialisée de formation. Sebgag a insisté sur la nécessité de créer une base de données nationale d'information et un réseau de communication du tourisme algérien à l'étranger. Le ministre a promis de prendre en charge toutes ces préoccupations. Lors de son déplacement, Nouri a donné le coup d'envoi de la caravane d'information sur le tourisme saharien. Il a également inspecté l'établissement hôtelier « Tahat », où il a insisté sur la nécessité de confier les travaux de réaménagement aux entreprises publiques. L'agence de tourisme Akkar Akkar et le Musée du parc culturel de l'Ahaggar ont été au menu de cette visite, qui a vu également la mise en service de la Direction du tourisme de la wilaya de Tamanrasset.