Des restes de ce qui serait un poste militaire médiéval ont été exhumés à Tlemcen, nous a indiqué en exclusivité Brahim Chennoufi, archéologue et conservateur en chef du patrimoine culturel. Selon lui, cette ruine se trouve sur une terre agricole. « C'est un ouvrage en pisé banché, comme l'attestent les joints des banches et les trous de boulin de coffrage, identiques à ce qu'on remarque sur les ouvrages médiévaux de Tlemcen et de Mansourah », nous a-t-il expliqué. « Le mur est long d'à peu près 20 m, haut de plus de 2 m environ et atteint 1 m d'épaisseur », a-t-il ajouté. L'archéologue a précisé que ce « poste » est rectiligne sur 15 m. L'extrémité nord de l'ouvrage esquisse la forme d'une tour carrée en direction de l'est. « L'ouvrage, très entamé, doit avoir perdu les créneaux, s'il en était muni, et se trouve dans un état assez dégradé », a-t-il déploré. Ces vestiges remonteraient aux 14e-15e siècles, correspondant à une période de grands conflits entre Zianides et Mérinides. Ces deux dynasties se disputèrent le territoire du Maghreb central après l'effritement brusque de l'empire almohade. « C'est plutôt son appartenance à l'une ou à l'autre dynastie qui reste à déterminer », nous a indiqué Chennoufi. Selon lui,« l'hypothèse avancée indique les débris d'un poste avancé zianide qui renforçait le système d'alerte des fortifications d'Imama situées au sud-ouest. Il pourrait s'agir aussi ou il s'agit d'une réalisation mérinide destinée à surveiller les mouvements des troupes zianides ». « En tout cas, le tertre, sur lequel l'ouvrage est bati, donne l'impression d'une garnison pour surveiller la périphérie de Tlemcen », soutient-il. Pour mieux élucider le mystère de cet ouvrage, Chenouffi plaide pour le lancement d'études académiques sérieuses et d'une fouille archéologique. Pour le moment, « sa protection contre les atteintes de l'homme s'avère indispensable », a-t-il insisté.