L'entrepreneuriat doit impérativement se conjuguer au féminin. C'est l'appel lancé, hier, par la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Mounia Meslem Si Amer, aux jeunes diplômées lors de l'ouverture de la rencontre organisée par Women Entrepreneurship Day (WED) au Centre international des conférences d'Alger. Elle a fait savoir que la femme doit renforcer sa présence mais aussi et surtout sa contribution dans la croissance économique. La situation économique actuelle, qu'elle juge délicate, interpelle tout un chacun pour apporter un plus à même de booster le développement. « La présence de la femme dans l'espace économique aujourd'hui ne reflète la volonté politique ni du volume des investissements réalisés, ni même des aspirations légitimes de la femme pour être partie prenante dans la dynamique des réalisations nationales », a-t-elle déclaré. Elle ajoutera que la présence de la femme dans le monde du travail ne dépasse pas les 19,3%. Selon Leïla Akli, l'ambassadrice du programme WED en Algérie et directrice de Pi-Relation, les femmes sont loin d'être nombreuses à se lancer dans l'entrepreneuriat. Elle a même avancé que sur les 75% des jeunes filles diplômées de l'Université, seulement 6% investissent ce créneau alors que la moyenne internationale est de 14%. Pour changer cette donne, la ministre a annoncé que l'année 2017 sera dédiée à l'entrepreneuriat féminin. Elle précisera que des experts seront mobilisés autour d'un programme national en vue de former des formateurs, lesquels accompagneront des femmes porteuses de projets. Et de participer ainsi à la création de la richesse. La femme rurale va avoir une place prépondérante dans ce programme, a mentionné la ministre indiquant qu'il faudrait cibler les secteurs dans lesquels cette catégorie de la population peut apporter un plus, citant à titre d'exemple les services, le tourisme, l'artisanat, l'agriculture et l'industrie. « Nous devons nous inspirer de l'exemple vietnamien qui a réussi à sortir de la crise grâce au travail. Nous devons aujourd'hui mobiliser toutes les forces et nous intégrer dans cette dynamique de relance et de diversification économique », a-t-elle dit. Elle estime que l'entrepreneuriat féminin est devenu « une préoccupation » de son département « eu égard aux nombreuses opportunités pouvant soutenir les femmes dans le marché du travail ». La ministre a déploré qu'aucune algérienne chef d'entreprise n'ait participé au concours organisé par Forbes Meddele-East pour le classement des 100 top chefs d'entreprise dans les pays arabes. « Nous sommes malheureusement absentes dans les événements internationaux », a-t-elle regretté tout en espérant que les femmes seront nombreuses à participer au concours national dont les inscriptions ont commencé le 1er octobre dernier et devront être clôturées aujourd'hui. Des femmes entrepreneurs, il en existe en Algérie. Plusieurs expériences ont été, d'ailleurs, présentées hier à cette occasion, célébrée, selon Mme Akli, dans 144 pays dans le monde depuis la création de WED en 2014. Mme Yamina Benguigui, une Franco-Algérienne, a eu également à relater son propre parcours.